
Pour les familles dans lesquelles les deux parents travaillent, la garde des enfants peut représenter un véritable casse-tête. Un problème, exacerbé en Suisse par le manque de structures d’accueil, qui bouleverse souvent l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle
En Suisse, fonder une famille nécessite souvent de considérer attentivement des facteurs économiques. En effet, le manque de structures d’accueil pèse lourdement sur l’organisation des jeunes parents. Lorsqu’ils sont tous les deux en emploi, des choix s’imposent. Les données de l’Office fédéral de la statistique (OFS) soulignent clairement cette dynamique. Selon les chiffres de 2023, 56,4% des partenaires qui travaillent tous les deux à plein temps n’ont pas d’enfants. Cette proportion chute très vite à 15,5% pour les couples dont l’enfant le plus jeune a entre 0 et 3 ans, soit avant qu’il n’ait intégré le système scolaire. Est-il donc impossible de concilier projets de carrières à 100% pour les deux conjoints et vie familiale en Suisse? De prime abord, oui.
«Dans notre pays, la vision qui prévaut dans la structure de notre système social consiste à dire que l’éducation des enfants relève prioritairement de la responsabilité des parents», détaille Dominique Golay, professeure associée à la Haute Ecole de travail social et de la santé à Lausanne. «Et le fait d’avoir des enfants est considéré comme un choix individuel, dont la responsabilité incombe essentiellement aux parents.» Si elle peut sembler logique, cette conception très helvétique contraste avec la vision qui prévaut au sein des pays scandinaves, connus pour leur politique de soutien familial très développée. Le regard porté sur le projet familial y est différent, partant du principe que chaque enfant a droit à une éducation de qualité apportée en grande partie par les structures sociales, et cela, dès la naissance.
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