La fermeture de Cora est-elle due à des salaires trop élevés? Ce n'est pas si simple
Cora est encore et toujours sur toutes les lèvres et dans toutes les têtes. À côté de l’émotion, certains tentent aussi, depuis 24 heures, de trouver des explications.
Interrogé par La Libre, le professeur Gino Van Ossel explique que l’un des problèmes de Cora, c’était aussi… de trop bonnes conditions de travail. "Le personnel y est historiquement mieux payé, moins flexible", précise-t-il. "Avec des règles et des conventions collectives de travail issues de l’époque où le non-alimentaire générait des marges confortables – ce qui n’est plus le cas aujourd’hui", poursuit Gino Van Ossel.
Mais est-ce vraiment le cas ? À poste équivalent, est-on vraiment mieux payé dans un hypermarché que dans un supermarché ? Ça l’a été, mais ce n’est plus nécessairement vrai aujourd’hui.
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Les syndicats ont obtenu les mêmes avancées pour les trois commissions paritaires dont dépend le commerce :
la 312 pour les hypermarchés,
la 202 pour les supermarchés,
la 311 pour les commerces non alimentaires.
Ce qui faisait la différence entre Cora et les autres enseignes, c’est que son personnel y travaillait depuis longtemps. Grâce à cette ancienneté, les salaires y étaient plus élevés. Mais aujourd’hui, on observe la même chose chez Lidl et dans les hard discounters, où de nombreux employés ont eux aussi accumulé de l’ancienneté.
La vraie différence : intégrés ou franchisés
La véritable distinction ne se fait plus entre hypermarchés et supermarchés, mais entre les magasins intégrés et les magasins franchisés.
Les magasins intégrés sont exploités directement par une enseigne. Les magasins franchisés, eux, sont gérés par un franchisé indépendant, qui détient son propre magasin tout en utilisant la marque ...