
Le World Economic Forum, crée en 1971, est devenu peu à peu incontournable en Suisse comme à l’international, porté par son fondateur, aujourd’hui écarté. Récit de la trajectoire d’une manifestation unique en son genre, qui fascine autant qu’elle révolte
Plus d’un demi-siècle. C’est le temps qu’a passé Klaus Schwab à la tête du Forum économique mondial (World Economic Forum, WEF), à diriger une fondation qui a réussi le tour de force de réunir dans une petite ville des Alpes grisonnes les grands de ce monde, présidents, chefs d’entreprise, philanthropes, diplomates, économistes, ONG. Pour une mission aussi complexe que simple à formuler: «rendre le monde meilleur». Et ce en défendant un capitalisme qui cherche à répondre aux besoins de toutes les parties prenantes (Klaus Schwab, manifeste de 1973).
La longévité de Klaus Schwab dans l’organisation tranche avec son départ fracassant. A la mi-avril 2025, une lettre anonyme listant des manquements éthiques et financiers a amené à l’ouverture d’une enquête indépendante lancée par le WEF. De quoi pousser à la démission Klaus Schwab, qui conteste cependant toutes ces allégations et porte plainte contre X pour diffamation. Son retrait apparaît comme l’aboutissement d’une crise survenue au WEF dès juin 2024: les révélations d’une enquête du média économique américain Wall Street Journal ont alors mis à mal l’image d’un WEF aux idéaux progressistes.
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