Sans Klaus Schwab, Davos pourrait devenir orpheline du WEF

Le Forum économique mondial est intrinsèquement lié à la ville grisonne. Peut-être plus pour longtemps maintenant que le fondateur de l’événement s’est mis en retrait. Va-t-on vers un WEF singapourien ou l’arrivée d’un conseiller fédéral au sein du conseil de fondation?

Et si la réunion du Forum économique mondial était baignée dans l’humidité du sud-est asiatique plutôt que dans le froid glacial des Alpes, avec une vue sur la marina de Singapour plutôt que sur le sommet enneigé du Jakobshorn? Une drôle de vision qui a pourtant failli se concrétiser lorsque le monde toussait du coronavirus. L’événement a finalement été organisé en visioconférence plutôt que dans la cité-Etat sise à 10 000 kilomètres de Davos. Cet acte manqué sonne comme une mise en garde: le lien qui unit le WEF et les Grisons, et plus largement la Suisse, n’est pas forcément indéfectible.

Le retrait de Klaus Schwab de l’organisation qu’il a lui-même fondée – il est visé par une lettre anonyme l’accusant de manquements financiers et éthiques – vient apporter du grain à moudre à l’hypothèse d’un Forum de Davos loin de Davos. Dans une interview donnée mercredi au média alémanique Aargauer Zeitung, le principal intéressé s’inquiétait d’ailleurs de cette possibilité, déclarant que «des discussions étaient en cours, discussions que j’ai eues avec différents membres du Conseil fédéral, dans le but d’ancrer le forum en Suisse. Cela incluait également la proposition de nommer une personne de confiance du Conseil fédéral au sein du conseil de fondation. Cette personne devra veiller à ce que le forum reste étroitement lié à la Suisse. Aujourd’hui, cette connexion est assurée principalement par ma femme et moi-même ainsi que par Alois Zwinggi.»