L’éditeur suisse de logiciels bancaires conteste les accusations du fonds de vente à découvert Hindenburg Research, qui l’accuse d’irrégularités comptables
Le fonds de vente à découvert Hindenburg Research accusait en février dernier l’éditeur suisse de logiciels bancaires Temenos d’irrégularités comptables. Ce dernier affirme que ces allégations sont «inexactes et trompeuses». Le fonds créé par l’investisseur activiste américain Nathan Anderson avait fait plonger le cours de son action en Bourse. Pour se défendre, Temenos a mis en place un comité chargé de mener l’enquête, avec pour objectif de rétablir la confiance des investisseurs.
«Sur la base de cette minutieuse revue externe indépendante, le comité spécial a déterminé qu’Hindenburg Research a émis des accusations incorrectes et trompeuses à propos de Temenos et de sa comptabilité, de ses produits et relations clients», indique Temenos dans un communiqué. L’examen a été mené par un comité dirigé par Thibault de Tersant, le président de Temenos, avec l’appui de la société de conseils Alvarez & Marsal, spécialisée dans les enquêtes comptables, le cabinet d’avocats suisse Schellenberg Wittmer et que le cabinet d’avocats américain Sullivan & Cromwell.
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Ils ont obtenu un accès sans restriction aux dirigeants de l’entreprise, personnel, archives et communications et ont passé en revue plus de 300 000 documents et communications électroniques. Ils ont interrogé 17 des anciens et actuels employés de Temenos, dont l’équipe de direction. Au total, plus de 150 avocats et enquêteurs en comptabilité ont passé 22 000 heures à enquêter sur ces accusations, détaille le communiqué. «Ce rapport a constaté que les allégations d’Hindenburg Research étaient inexactes et trompeuses», déclare Thibault de Tersant, cité dans le communiqué.
### Regagner la confiance
Mi-février, l’action Temenos avait perdu plus de 30% en une seule séance lorsque le fonds Hindenburg Research l’avait accusé d'«irrégularités comptables majeures», affirmant que ses comptes présentaient des signes de «manipulation» de ses résultats. Le lendemain, le fonds activiste londonien Petrus Advisers, qui avait déjà mis en cause la direction, a exigé vendredi le départ d’Andreas Andreade, son actuel directeur général par intérim. Hindenburg Research publie régulièrement des rapports accusant des entreprises de tromper les investisseurs sur certains éléments de leurs activités tout en misant sur une baisse du cours de leurs actions en Bourse.
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Ce fonds de vente à découvert avait déjà fait vaciller l’empire du magnat indien Gautam Adani et l’entreprise californienne Block de Jack Dorsey, le cofondateur de Twitter. Il avait aussi accusé la société de Carl Icahn, le célèbre raider boursier de Wall Street, de gonfler la valeur de certains de ses actifs. Les accusations ont été «complètement réfutées» par ce rapport, ce qui «enlève un facteur majeur d’incertitude», a réagi Christian Bader, analyste à la Banque cantonale de Zurich, dans un commentaire boursier.
Dans une note de marché, Michael Foeth, analyste chez Vontobel, a de son côté souligné que les résultats de cette enquête ont été présentés «de manière transparente», y voyant «une étape importante» pour regagner la confiance des investisseurs. La prochaine étape importante, selon lui, sera le choix d’un nouveau directeur général. Dans les premiers échanges, l’action Temenos bondissait de 16,45% à 71,50 francs suisses, à contre-tendance du SPI, dans un marché helvétique en baisse de 0,27%. Depuis ces accusations en février, le titre avait perdu 29,7% de sa valeur.
**Lire finalement:** [La méfiance persiste autour de Temenos](https://www.letemps.ch/economie/finance/la-mefiance-persiste-autour-de-temenos)
