L’or connaît actuellement un engouement remarquable. Il ne produit pas d’intérêt, mais il tient, une fois de plus, la vedette sur les marchés. Plusieurs raisons expliquent pourquoi ce métal précieux fait toujours tourner les têtes
Les faits sont là: le prix de l’or connaît depuis quelque temps une progression fulgurante. Si au début de 2022, une once d’or valait moins de 1800 dollars américains, en octobre dernier, il fallait débourser la somme record de 2777,80 dollars américains pour en obtenir la même quantité avant de se stabiliser autour de 2600 dollars à la fin de l’année.
Le rôle des banques centrales
Les facteurs qui sont à l’origine de ce phénomène ne manquent pas. Citons, tout d’abord les banques centrales, notamment celles du groupe BRIC (acronyme de Brésil, Russie, Inde et Chine). Ce sont elles, qui avec d’autres, ont lancé le mouvement de hausse. Soucieuses de réduire leur dépendance envers le dollar américain, elles sont en train d’acheter des quantités faramineuses d’or. La preuve? Entre 2022 et 2023, la demande annuelle a dépassé les 1000 tonnes, soit deux fois plus qu’en 2021 et quatre fois plus qu’en 2020. Ces institutions renforcent la part de l’or dans leurs réserves de changes, car certaines craignaient que le dollar américain perde de sa valeur, alors que d’autres se méfiaient tout simplement de l’utilisation politique du billet vert.
L’enquête 2024 sur les réserves d’or des banques centrales, publiée chaque année par le World Gold Council, montre que les banques centrales ont une vision favorable de l’or en tant qu’actif de réserve. En effet, près de 70% des répondants anticipent une augmentation des réserves des banques centrales dans les cinq prochaines années.
L’inflation, résultant de la reprise économique post-covid, des perturbations des chaînes d’approvisionnement liées au reconfinement en Chine et de l’augmentation des prix des matières premières en raison de la guerre russo-ukrainienne, a conduit les banques centrales des pays développés à relever fortement les taux d’intérêt entre février 2022 et août 2024. Bien que ces hausses tendent généralement à peser sur l’or en raison de son absence de rendement, ce dernier reste attractif pour préserver le patrimoine face à l’érosion monétaire. Une tendance à la réduction des taux s’est toutefois manifestée depuis lors dans le but de soutenir l’activité économique. Dans ce contexte de cycle de baisse des taux, d’autres soutiens apparaissent pour le prix de l’or.
Les tensions géopolitiques
L’or, on le sait, n’a pas de rendement. Mais comme ce fut toujours le cas dans l’Histoire, il est une valeur refuge par excellence. Il est donc particulièrement recherché en période de crise. Et les crises ne manquent pas. A la guerre en Ukraine, se sont ajoutées les tensions au Moyen-Orient et autour de Taïwan ainsi que l’escalade des provocations de la Corée du Nord. Certes, le cours de l’or connaît des périodes de recul ou de stagnation, mais les cinquante dernières années ont montré que ces épisodes ont toujours été suivis par des phases de hausse encore plus marquées.
Une joaillerie friande d’or
Un autre facteur qui influence le prix du métal jaune est à chercher du côté de la joaillerie, particulièrement friande d’or. On estime qu’elle en a utilisé annuellement plus de 2000 tonnes par an et elle reste le segment dominant, représentant 46% de la demande totale d’or au troisième trimestre 2024. Les achats et les ventes d’or qu’elle génère se règlent en dollars américains. Il faut savoir aussi que lorsqu’un élément pèse sur le cours, les autres tendent à compenser. La demande en joaillerie a reculé en 2024, toutefois les investisseurs ont été davantage acheteurs. Notamment en Chine, la baisse de la demande pour les bijoux a été en partie contrebalancée par une forte augmentation des investissements sous forme de lingots et de pièces. Les fonds aurifères négociés en bourse (ETF) ont également enregistré des entrées nettes importantes en Chine, portant le total cumulé sur l’année 2024 à un record historique.
L’or demeure ainsi un pilier incontournable de stratégies d’investissement à la recherche de résilience et de diversification.
Un fonds tout en or
L’attrait qu’exerce l’or trouve une concrétisation dans le lancement récent par la Banque Bonhôte d’un fonds d’investissement appelé Bonhôte (CH)-Swiss Gold Bars ESG. Basé sur l’or physique, il se distingue par une sécurité renforcée, la transparence, une traçabilité scientifique et une intégration ESG. L’or géré par le fonds est déposé en Suisse et provient de mines répondant aux normes les plus élevées en matière de gestion environnementale, sociale et de gouvernance (ESG). Ce fonds s’appuie sur une collaboration avec Metalor, une entreprise d’affinage et de transformation de métaux précieux fondée en 1852 à Neuchâtel.