Le gérant de hedge fund David Tepper a saisi la justice du New Jersey contre Axel Lehmann et Ulrich Körner. Il les accuse d’avoir menti pour l’inciter à investir dans des obligations AT1 qui ont ensuite été annulées lors de la reprise de la banque par UBS
Nouvelle plainte contre les anciens patrons de Credit Suisse. Cette fois, c’est un gérant de hedge fund américain qui attaque l’ancien président Axel Lehmann et l’ancien directeur général Ulrich Körner, raconte la SonntagsZeitung. Le plaignant n’est autre que David Tepper, un financier très connu outre-Atlantique, crédité d’une fortune personnelle de 20 milliards de dollars par le magazine Forbes.
Selon lui, les deux anciens dirigeants de CREDIT SUISSE ont enjolivé la situation financière de l’établissement et conduit son hedge fund à investir dans des obligations AT1 de l’ex-deuxième banque du pays. Egalement appelées «CoCos», ces obligations sont passées à la postérité lors de la reprise en urgence de CREDIT SUISSE par UBS, le 19 mars 2023. Leur valeur a en effet été passée à zéro dans le cadre de ce sauvetage piloté par le Conseil fédéral. Les titres annulés avaient une valeur initiale de 16 milliards de francs et avaient subi une décote non négligeable au moment de la chute de Credit Suisse. Néanmoins, David Tepper affirme avoir subi des pertes massives.
Lire encore: Obligations AT1 de CREDIT SUISSE, le détail qui peut tout changerCe nouvel épisode de la saga des AT1 s’ajoute aux nombreuses plaintes, parfois collectives, déposées dans plusieurs parties du monde. Certaines, qui visaient un cercle plus large d’anciens dirigeants et auditeurs de
CREDIT SUISSE, ont été [classées aux Etats-Unis](https://www.letemps.ch/economie/finance/class-action-contre-credit-suisse-ecartee-a-new-york). En Suisse, le Tribunal administratif fédéral de Saint-Gall a été saisi par plus de 3000 investisseurs qui remettent en question la décision d’annuler ces CoCos, prise par la Finma. Leurs avocats souhaitent obtenir un dédommagement. Le TAF n’a pas encore rendu d’arrêt dans cette affaire.
Quant à David Tepper, il semble conscient que son initiative peut ne pas être couronnée de succès. «Je suis l’animal en tête de la meute; soit je suis mangé, soit j’ai la bonne herbe», a-t-il déclaré au magazine _Forbes_.