À la brasserie Huyghe, qui produit une gamme d'une trentaine de bières dont la plus connue est la Delirium Tremens, le branle-bas de combat a été décrété dès jeudi soir, raconte le PDG Alain De Laet. Depuis lors, le rythme de mise en cartons des bouteilles et le ballet des transpalettes au milieu des montagnes de fûts ne faiblissent pas dans les entrepôts de Melle, près de Gand, où cette entreprise familiale a son siège.
Jeudi, le président américain a menacé d'imposer des droits de douane de 200% sur les vins et alcools de l'Union européenne, si elle ne retirait pas les taxes de 50% annoncées sur le
BOURBON américain... En riposte à une première entrée en vigueur de surtaxes sur l'acier et l'aluminium importés aux États-Unis.
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"200 %, je ne peux pas faire face! Ça veut dire voir le prix de notre bière tripler aux États-Unis, elle devient invendable", fait valoir M. De Laet, en précisant que la "Delirium", une blonde forte titrant 8,5 degrés d'alcool, est déjà une des bières les plus chères du rayon. Conséquence: il a décidé, en accord avec la patronne de sa filiale américaine, de lui envoyer au plus vite tout le stock actuellement disponible en Belgique.
L'idée est de constituer outre-Atlantique jusqu'à six mois de réserve, contre trois actuellement. En partant du principe que la surtaxe, si elle est imposée, ne se prolongera pas au-delà de six mois. "Évidemment, si elle est maintenue à long terme, c'est la mort de toute exportation vers les États-Unis, c'est une belle part de gâteau qui disparaîtrait", poursuit le patron flamand.
Variétés fruitées
Concrètement, l'accélération du tempo chez Huyghe consiste à remplir en l'espace d'une semaine une vingtaine de conteneurs qui rallieront Baltimore, sur la côte est américaine, au ...