
L’ex-banquier saint-gallois, qui s’était opposé frontalement aux attaques américaines contre le secret bancaire, connaît le prix à payer d’une telle approche. Il analyse aujourd’hui les différents scénarios que peut générer la politique de Donald Trump
C’est le banquier qui a incarné la résistance contre les Etats-Unis. Konrad Hummler a marqué l’histoire de la finance suisse en défiant ouvertement les Etats-Unis dans les années qui ont suivi la crise financière de 2008, alors que Washington intensifiait son combat contre le secret bancaire et la place financière helvétiques. Ce qui a provoqué la chute en 2013 de la banque qu’il dirigeait, Wegelin, le plus ancien établissement du pays, et traumatisé les banquiers suisses pour des générations. A 72 ans, Konrad Wegelin continue à s’intéresser à la finance, en tant que président d’une petite banque privée zurichoise, Private Client Bank. Les Etats-Unis sont aussi sur son radar, peut-être à cause du lien particulier créé par l’épisode Wegelin, au point qu’il a récemment publié un essai intitulé «De la relation avec l’Amérique».
La réception houleuse de Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche, le 28 février dernier, l’a poussé à vouloir comprendre la stratégie de Donald Trump, explique-t-il au Temps lors d’un entretien en visioconférence. L’intervention du vice-président américain J. D. Vance, particulièrement virulent contre le président ukrainien devant les caméras du monde entier, «était de toute évidence planifiée, tout s’est déroulé selon le scénario prévu, ce qui laisse penser que l’administration américaine suit un plan plus vaste, et que l’action de Trump ne se limite pas aux comportements erratiques et insensés qui lui sont souvent prêtés».
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