
GAME OF TRADES (2/6). Pendant trois décennies, l’Islande fraîchement indépendante s’est engagée dans un bras de fer avec le Royaume-Uni, une des premières puissances mondiales. Un affrontement remporté par la petite nation insulaire qui a fait pression sur l’OTAN
Dans l’histoire du Royaume-Uni, les ressources halieutiques sont régulièrement une source de tension qui reste d’actualité. En témoignent les intenses négociations concernant la pêche dans les eaux britanniques à la suite du Brexit. Mais entre les années 1950 et 1970, une série de conflits entre Islandais et Britanniques autour de l’exploitation des eaux poissonneuses entourant la petite nation proche du cercle polaire iront jusqu’à menacer l’OTAN. Un bras de fer déséquilibré sur le papier, néanmoins remporté par la jeune république devenue indépendante en 1944. Une victoire qui s’explique par sa position stratégique en cette période de Guerre froide.
On parle en général des guerres de la morue au pluriel en distinguant trois périodes de conflit: 1958-1961, 1972-1973, et 1975-1976. Comme dans la plupart des différends commerciaux, le terme de «guerre» est à prendre au sens figuré. Bien que, dans ce cas, des navires de la Royal Navy sont bel et bien intervenus pour protéger les flottes de pêche britanniques. On considère que le conflit fit toutefois une victime: un Islandais électrocuté alors qu’il effectuait des réparations sur un patrouilleur après une collision avec une frégate britannique en 1973.
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