Le groupe de luxe a présenté des résultats sur six mois pour le moins solides. La joaillerie, en particulier Cartier et Van Cleef & Arpels, continue de porter la croissance. Alors que l’horlogerie commence tout juste à montrer des signes de stabilisation
Richemont a fait mieux qu’Hermès au deuxième trimestre et c’est peu dire: 14% des ventes pour le premier, 10% pour le second. Des performances athlétiques en comparaison avec les autres groupes de luxe, Kering à -5% et LVMH à 1%. Le groupe genevois, propriétaire de la locomotive Cartier, a présenté vendredi matin les résultats semestriels de son exercice fiscal décalé. Sur six mois, le chiffre d’affaires atteint 10,6 milliards d’euros (9,75 milliards de francs), en croissance de 10% à taux de change constants ( 5% à taux de change réels). Le résultat net s’inscrit à 1,8 milliard d’euros (1,6 milliard de francs), ce qui porte la trésorerie du groupe à 6,5 milliards d’euros (6 milliards de francs). Les investisseurs ont salué les chiffres et fait monter le titre de plus de 7% dès l’ouverture de la bourse de Zurich.
Inutile d’aller trop dans le détail pour comprendre que la joaillerie est une fois encore à l’avant-scène. Les maisons Cartier et Van Cleef & Arpels sont évidemment au premier plan. Richemont ne détaille pas les résultats par marque. L’ensemble de la division a réalisé un chiffre d’affaires de 7,7 milliards d’euros (7 milliards de francs), avec une marge opérationnelle de 32,8%.
L’horlogerie est dix fois moins rentable que la joaillerie
En comparaison, l’horlogerie se retrouve à l’autre bout du spectre. La bonne nouvelle est la stabilisation des ventes, dont la baisse a ralenti, parvenant même à une hausse de 3% au deuxième trimestre (à taux de change constants). Mais c’est à peu près le seul point positif. Sur six mois, les ventes sont en recul de 6% à 1,5 milliard d’euros (1,38 milliard de francs), par rapport à la même période de 2024. Et la rentabilité est sous forte pression: la marge opérationnelle a reculé de 650 points de base depuis septembre 2024 et s’établit à 3,2%. Un niveau qui rejoint celui de Swatch Group, proche de 2%, mais ne rassure pas: Richemont travaille sur une base industrielle nettement moins lourde que le biennois.
Lors de la conférence de presse téléphonique tenue vendredi matin, les questions ont aussi porté sur la délégation suisse qui a rencontré Trump début novembre, et dont Johann Rupert faisait partie. Le président de Richemont a souligné qu’en aucun cas il ne s’agissait d’une négociation sur les droits de douane. C’est en «homme d’affaires» qu’il s’est rendu à la Maison-Blanche, notamment entouré du patron de Rolex. Questionné sur la motivation de la rencontre, l’Afrikaner a invoqué un certain sens du devoir: «Tous les entrepreneurs n’ont pas le privilège d’avoir accès à l’homme le plus puissant du monde occidental.»
