
CHRONIQUE. Hier, le nazisme et le communisme promettaient le bonheur collectif pour mieux asservir les peuples. Aujourd’hui encore, la tentation naïve de déléguer notre liberté à un «Etat protecteur» n’a pas disparu
Dans Le Bonheur totalitaire – La Russie stalinienne et l’Allemagne hitlérienne en miroir*, l’historien Bernard Bruneteau montre que les deux régimes partageaient un rejet de la démocratie libérale, et le «chaos sans but» qui y régnait. En réponse, ils proposèrent un récit alternatif, «la nostalgie du paradis perdu caractérise clairement le nazisme. Celle du futur le communisme».
Dans les deux cas, ce combat justifiait la mise en pause de certaines libertés individuelles et des sacrifices au nom du collectif. Avec le résultat catastrophique que nous connaissons. Plus étonnant, les deux totalitarismes ont largement tenté de mobiliser la notion de bonheur pour atteindre leur but messianique. Prétendant par la sorte reconstituer une forme d’unité religieuse perdue dans les sociétés démocratiques, le nazisme et le communisme mirent en place des «dispositifs de gratification et de promotion» pour rendre cette promesse de bonheur crédible.
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