
CHRONIQUE. Les attaques de l’administration américaine contre toutes les sources de statistiques rappellent les années 1930, lorsque le gouvernement naviguait à vue dans une économie en pleine dépression. Une démocratie ne peut fonctionner que si les faits et les chiffres sont connus
Des banques qui ferment, un marché boursier qui s’écrase, des entreprises en faillite, un chômage qui se répand comme une épidémie, une inflation qui galope et un gouvernement qui n’a aucune idée, statistiquement parlant, de ce qui se passe. Economie fiction? Non, on parle de la Grande Dépression des années 1930 aux Etats-Unis. Celle qui a révélé au gouvernement américain l’importance d’avoir des outils de mesures pour naviguer dans une crise.
Elle a une résonance toute particulière alors que l’administration actuelle multiplie ses attaques contre tout ce qui permet de saisir le pouls de l’économie américaine. Les données du marché du travail sont défavorables à Washington? C’est sa cheffe qui doit quitter son bureau, cartons à la main, séance tenante. Ou presque. A la place, un économiste conservateur qui n’est même pas tout à fait persuadé de l’intérêt de publier des données tout court. De quoi faire de vastes économies, ce qui tombe bien puisque, de toute façon, cette agence a vu ses moyens fondre sous les coups de sabre d’Elon Musk.
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