
La naissance du réseau des réseaux a donné lieu à une âpre bataille entre les tenants de deux approches différentes pour acheminer les données. Ce conflit est entré dans l’Histoire sous le nom de «guerre des protocoles»
Depuis plus de trois décennies, nous échangeons des informations sur la Toile, une révolution née à Genève au CERN. C’est au sein de l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire que le physicien britannique Tim Berners-Lee a mis au monde en 1989 le «réseau des réseaux». «Je n’ai fait que prendre le principe d’hypertexte et le relier au principe du TCP et du DNS et alors – boum! – ce fut le World Wide Web!», commentera-t-il à ce propos quelques années plus tard.
En optant pour le protocole de communication TCP/IP, le physicien qui sera ensuite anobli par la reine d’Angleterre va porter un coup fatal au standard OSI (Open Systems Interconnection) mettant fin à une guerre technologique sans merci que se sont livrés des ingénieurs, des administrations publiques, des organisations et des entreprises pendant une vingtaine d’années. Un affrontement si rude qu’aujourd’hui encore, «il faut éviter de mettre certains de ses protagonistes dans la même pièce», relève l’historien de l’informatique Pierre-Eric Mounier-Kuhn. Connue sous le nom de «guerre des protocoles», cette rivalité portait sur l’approche qui allait sous-tendre les communications entre ordinateurs.
Voir plus