A Bellinzone, UBS choisit le silence Dans le procès sur le blanchiment des fonds bulgares, la grande banque a campé sur sa position: son représentant a refusé pratiquement toute déclaration, rappelant que la banque n’avait rien à voir avec les accusations contre Credit Suisse Entendu comme «personne appelée à donner des renseignements» devant le Tribunal pénal fédéral (TPF), un avocat représentant UBS a répété la déclaration faite mardi à l’ouverture du procès en appel lié à la «Bulgarian Connection», selon laquelle la grande banque n’est pas d’accord avec le transfert des responsabilités de Credit Suisse: «UBS n’a rien à voir avec cette affaire», a déclaré l’avocat, estimant qu’il n’était pas en position de déposer à son sujet. «Elle date d’il y a 17 ans et concerne une autre banque et d’autres organes de direction.» Il a précisé n’avoir jamais travaillé pour Credit Suisse. Lire aussi: «Bulgarian Connection»: UBS ne veut pas porter le chapeau pour Credit SuisseLa Cour d’appel a aussi interrogé un Bulgare accusé d’avoir supervisé les placements de l’ancien lutteur Evelin Banev, cerveau de l’organisation. Considéré comme un homme de confiance du chef mafieux, l’homme a été condamné en juin 2022 à 36 mois de prison, dont 18 fermes, ainsi qu’à des jours-amendes, pour participation à une organisation criminelle, blanchiment aggravé et tentative de blanchiment.
L’homme a indiqué qu’il n’avait plus de contact avec le chef du clan qui s’est rendu aux autorités bulgares à Sofia le 24 juin dernier. Dès lors qu’il habite la même ville en Bulgarie, il a croisé par hasard des membres de son entourage mais pas le «boss» lui-même. Aujourd’hui, il vit de l’exportation de voitures et de pièces vers son pays. L’accusé a affirmé avoir eu, à l’époque, des relations purement professionnelles avec Evelin Banev. Il a affirmé ne s’être jamais senti menacé en dépit des assassinats commis au sein de l’organisation.
Un ancien collaborateur de Julius Baer a également été entendu par la suite. Ce Valaisan avait quitté cet établissement pour se mettre au service des Bulgares et avait été condamné en première instance à 14 mois de prison et à des jours-amendes avec sursis pour soutien à une organisation criminelle et blanchiment aggravé.
Ce prévenu a expliqué comment ont débuté ses relations avec les Bulgares chez Julius Baer puis comment il a reçu une offre d’emploi de ceux-ci en 2007 afin de mettre en place une société holding pour laquelle il a reçu 60 000 euros en petites coupures. A l’époque, ses recherches sur internet concernant Evelin Banev n’avaient rien révélé de négatif.
### **Des «amis»**
Selon ses dires, le Valaisan a réalisé à qui il avait affaire seulement lorsqu’il a été interrogé par la police fédérale. Ses rencontres avec Evelin Banev ne lui avaient pas paru suspectes: «Je l’ai vu là-bas qui se promenait en public comme n’importe qui». «Je suis allé les voir en Bulgarie avec ma femme et mes enfants», a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il ne se serait pas comporté ainsi s’il avait su à qui il avait affaire. «Pour moi, c’était des amis, ils ont trahi ma confiance».
L’ancien employé de banque a exprimé son étonnement rétroactif par rapport à la passivité de Julius Baer face à l’arrivée des fonds bulgares.
A l’ouverture de l’audience, le président de la Cour d’appel, Andrea Ermotti, a indiqué que les demandes d’UBS tendant au classement ou à la suspension de la procédure étaient rejetées. La première étant pendante devant le Tribunal fédéral, il n’appartient plus à la cour de trancher sur ce point. En revanche, le TPF s’est réservé la possibilité de suspendre le prononcé de son jugement, dans l’attente de la décision de Mon-Repos sur le classement. Le procès se poursuit durant les jours à venir avec les plaidoiries. Il est agendé jusqu’au 10 octobre.
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