Aéroports de Paris SA : Des indicateurs financiers très impactés par la crise liée à l'épidémie de CoVid-19Communiqué financier Tremblay-en-France, le 27 juillet 2020 Aéroports de Paris SA Résultats semestriels 20201 du Groupe ADP
Augustin de Romanet, Président-directeur général d'Aéroports de Paris – Groupe ADP, a déclaré : Point sur la situation liée à l'épidémie de CoVid-19 Au cours du 1er semestre 2020, le transport aérien a été brutalement mis à l'arrêt durant plusieurs mois du fait des mesures de confinement et de fermetures des frontières décidées par la plupart des pays du monde afin de limiter la propagation de l'épidémie de CoVid-19. Le trafic passagers du Groupe ADP a ainsi été en baisse de 57,5 %5. Le trafic de Paris Aéroports est en baisse de 62,2 % au 1er semestre 2020 par rapport au 1er semestre 2019, avec 19,8 millions de passagers accueillis, contre 52,3 millions de passagers au 1er semestre 2019. Les mouvements d'avions à Paris Aéroports sont en baisse de 55,9 % par rapport au 1er semestre 2019. Entre les 1er et 20 juillet 2020, la baisse estimée du trafic passagers et du nombre de mouvements avions sur les plates-formes parisiennes reste de - 79,0 % et de - 70,7 % par rapport à la période comprise entre les 1er et le 20 juillet 20196. A Paris-Charles de Gaulle, le trafic passagers s'élève à 14 millions de passagers au 1er semestre 2020, en baisse de 61,3 % (avec des baisses du trafic commercial de - 98,0 % en avril 2020, - 96,8 % en mai 2020, - 90,9 % en juin 2020 par rapport à la même période en 2019). À Paris-Charles de Gaulle, seuls les terminaux 2E porte K, 2F et 2AC sont actuellement ouverts afin d'accueillir l'ensemble du trafic commercial de passagers. A Paris-Orly, le trafic passagers a diminué de 64,2 % au 1er semestre 2020 par rapport au 1er semestre 2019 (avec des baisses du trafic commercial de - 100 % en avril et mai 2020, 98,3 % en juin 2020 par rapport à la même période en 2019). A noter que le trafic commercial à Paris-Orly a été suspendu temporairement le 1er avril 2020 et a repris depuis le 26 juin 2020 à partir d'Orly 3 et depuis le 13 juillet à partir d'Orly 4. S'agissant des plates-formes à l'international du Groupe ADP, de nombreux aéroports ont été fermés au trafic passagers et de nombreux vols domestiques et/ou internationaux ont été suspendus entre mars et juin 2020 (se référer à la page 14 pour plus de détails). u La situation à Paris A Paris, les investissements prévus pour 2020 devraient baisser d'environ 400 M€. Les grands projets (liaison BD et jonction des satellites du terminal 1 à Paris-Charles de Gaulle, zone départ internationale à Paris-Orly) sont toutefois poursuivis compte tenu des surcoûts qu'aurait engendré une suspension des travaux. S'agissant des investissements pour 2021 et 2022, ils sont évalués entre 500 M€ et 600 M€ par an, correspondant à une baisse significative. L’autorisation environnementale relative au projet de réaménagement de l’aéroport Paris CDG devait faire l’objet d’une enquête publique en novembre 2020. Le Groupe ADP a décidé de conduire une adaptation du projet pour tirer les conséquences sanitaires et en termes de prévisions de trafic de la crise actuelle, préparer l’arrivée de l’avion à hydrogène et répondre aux recommandations de l’autorité environnementale. Ce travail aura pour objectif de créer les conditions d’une enquête publique sur le projet ainsi réadapté en profondeur. Les activités commerciales ont été considérablement réduites de la mi-mars à la mi-mai par la mise en place des mesures sanitaires, la période de confinement et la restriction des commerces autorisés. Cela a conduit à adapter l'activité en n'opérant que sur un nombre réduit de terminaux. Avec la levée du confinement et la reprise du trafic, un nombre restreint de boutiques ont pu rouvrir à partir du 20 mai, l'objectif étant que la réouverture des boutiques suive la reprise du trafic. Ainsi une dépréciation d'un actif incorporel d'un montant - 51 millions d'euros a été constatée sur la société Société de Distribution Aéroportuaire. u L'adaptation des orientations stratégiques du Groupe ADP Dans ce nouvel environnement opérationnel et financier, les orientations stratégiques du Groupe ADP doivent être revues pour redonner à l'entreprise une possibilité de renouer avec une croissance rentable et durable. u La situation à l'international Les contrats de financement liés aux concessions opérées par AIG, TAV Esenboga, TAV Macedonia, TAV Milas Bodrum, TAV Ege, TAV Tunisia et HAVAS comportent des clauses de remboursement anticipé en cas de non-respect de certains ratios financiers. Ces contrats représentent 15,3 % du montant total des emprunts du groupe au 30 juin 2020. Dans certaines sociétés de gestion aéroportuaire dont le Groupe ADP est actionnaire ces clauses pourraient entraîner des mises en défaut assorties de droits et de procédures de recours prédéfinis. Ainsi, en cas de manquement durable, les prêteurs peuvent imposer des conditions de défaut qui peuvent entraîner un recours limité ou nul pour les actionnaires. À ce jour, de telles clauses sont respectées par les sociétés de gestion aéroportuaire, à l'exception de TAV Tunisia et AIG (Cf. note 9.4.1 des annexes aux comptes consolidés). Dans ces deux projets, un dialogue est maintenu avec les prêteurs et les deux parties s'efforcent de trouver une solution consensuelle. u Structure financière solide et liquidité renforcée Par ailleurs, Aéroports de Paris a perçu le 2 juillet 2020 le produit de l'émission d'un emprunt obligataire pour un montant de 1,5 milliard d'euros8. Enfin, le 7 juillet 2020, le Groupe ADP a finalisé la seconde tranche de l'opération GMR Airports avec un paiement de 532 millions d'euros. Compte tenu de sa trésorerie disponible, le groupe n'anticipe pas de difficultés de trésorerie à court terme. Par ailleurs, compte tenu de sa notation de crédit long terme (A perspective négative par l'agence Standard and Poor's depuis le 25 mars 2020) et la confiance dans la solidité de son modèle financier, le Groupe ADP n'anticipe pas de difficulté particulière de financement à moyen ou à long terme. u Tendances pour le groupe L'impact global sur l'année 2020 dépendra à la fois de la durée de l'épisode viral et de ses conséquences sur l'économie en général et sur le transport aérien en particulier. Il dépendra également de la vitesse à laquelle l'activité reprendra après cet épisode. Le Groupe ADP a examiné une analyse de sensibilité fondée sur une baisse du trafic de Paris Aéroport et des autres plates-formes gérées par Airport International Group et TAV Airports comprise entre - 55 % et - 65 % environ entre les mois d'avril et décembre 20209. Dans ces conditions, l'impact sur le chiffre d'affaires consolidé du groupe serait d'environ 2 à 2,5 milliards d'euros. Les hypothèses de cette analyse de sensibilité peuvent s'avérer différentes et sont, en tout état de cause, sujettes à des risques et des aléas. Le Groupe ADP rappelle par ailleurs qu'il a engagé un important plan d'optimisation opérationnel et financier avec un objectif de réduction des charges courantes du groupe pour l'année 2020 d'environ 550 M€ au total. La fermeture des infrastructures parisiennes devrait contribuer à une économie de 200 M€. Il n'est pas possible à ce stade de décliner de manière suffisamment robuste cette analyse de sensibilité sur l'EBITDA du groupe. A ce jour, l'hypothèse de trafic à Paris Aéroport serait d'environ - 63 % pour l'année 2020 par rapport à 2019. La reprise du trafic sera lente : le trafic de Paris Aéroport pourrait revenir au niveau atteint en 2019 entre 2024 et 2027. S'agissant des aéroports à l'international, le trafic pourrait revenir au niveau atteint en 2019 entre 2021 et 2023. Concernant l'endettement financier, le Groupe ADP projette un ratio dette nette / EBITDA de l'ordre de 6x à 7x d'ici fin 2022. Présentation des résultats semestriels 2020 du Groupe ADP Comptes consolidés du 1er semestre 2020
(1) Ces données prennent en compte la consolidation par intégration globale des comptes de Société de Distribution Aéroportuaire et de Relay@ADP depuis avril 2019 Le chiffre d'affaires consolidé du Groupe ADP s'établit à 1 168 millions d'euros sur le 1er semestre 2020, en baisse de 1 017 millions d'euros, du fait de la baisse du trafic résultant de la crise liée au CoVid-19 et plus particulièrement de :
Le montant des éliminations inter-segments s'élève à - 125 millions d'euros sur le 1er semestre 2020, contre - 123 millions d'euros au 1er semestre 2019. EBITDA
(1) Ces données prennent en compte la consolidation par intégration globale des comptes de Société de Distribution Aéroportuaire et de Relay@ADP depuis avril 2019 Le montant des charges courantes du groupe s'établit à 1 082 millions d'euros au 1er semestre 2020 en baisse de 385 millions d'euros sous l'impulsion du plan d'économie engagé dans l'ensemble du Groupe ADP (dont - 218 millions d'euros chez ADP SA, - 77 millions d'euros chez TAV Airports, - 39 millions d'euros chez AIG). Les charges courantes du groupe se répartissent ainsi :
En France, dans les principales sociétés du groupe, l'activité partielle a été mise en œuvre à partir de la mi-mars et porte sur une fourchette allant de 60 % à 80 % des effectifs équivalent taux plein. Dans les filiales étrangères, l'accompagnement de la décroissance d'activité a été adapté en prenant en compte les dispositifs réglementaires ainsi que les mesures gouvernementales locales. Ainsi, en Turquie, les mesures d'accompagnement comprennent notamment la mise en œuvre d'un dispositif d'activité partielle à compter du 1er avril 2020, la prise de congés sans solde ainsi que des réductions d'éléments de rémunération ; u Le montant des impôts et taxes est en baisse de 4 millions d'euros et s'établit à 198 millions d'euros. Cette baisse s'explique essentiellement par la baisse de l'activité à Paris par rapport au 1er semestre 2019 (impact sur la CET pour -15 millions d'euros et les prestations de sûreté pour - 9 millions d'euros). Cette baisse est toutefois limitée par la révision, au 2nd semestre 2019, des bases de calcul des taxes foncières 2018 et 2019. Cette révision ayant été comptabilisée lors du 2nd semestre 2019, cela entraîne 13 millions d'euros de variation entre le calcul de la taxe foncière au 1er semestre 2020 et le montant comptabilisé sur le 1er semestre 2019 ; u Les autres charges d’exploitation sont en baisse de 16 millions d'euros et s'élèvent à 19 millions d'euros. Les autres charges et produits représentent une charge nette de 47 millions d'euros, du fait notamment de : u la comptabilisation de dépréciations de créances pour 63 millions d'euros. L'augmentation des dépréciations de créances au 1er semestre 2020 est principalement due au risque de défaut des clients des secteurs aéronautiques, immobiliers, commerciaux et internationaux dont l'activité a été soudainement interrompue du fait de la crise liée au CoVid-19 intervenue au cours de la période. Tout au long de l'exercice, le groupe réévaluera le risque de défaut des clients et des reprises de provision pourront être éventuellement comptabilisées lors des prochaines clôtures comptables ;
Sur le 1er semestre de l'année 2020, l'EBITDA consolidé du groupe s'élève à 39 millions d'euros. Le taux de marge brute10 associé est de 3,3 %, en baisse de 31,6 points. Résultat net part du Groupe
Le résultat opérationnel courant s'établit à - 566millions d'euros, en baisse de 1 019 millions d'euros, du fait notamment de :
Ces éléments sont partiellement compensés par l'impact de la baisse du trafic sur les amortissements des droits d'opérer les aéroports en concession (AOR)13 de TAV Airports et d'AIG pour 61 millions d'euros, du fait d'un mode d'amortissement calculé en fonction du trafic. Le résultat opérationnel s'élève à - 611 millions d'euros, en lien avec la baisse du résultat opérationnel courant et la dépréciation de l'écart de valeur d'acquisition (goodwill) d'un actif à l'international (AIG) dans les comptes du groupe. Le résultat financier s'établit à - 210 millions d'euros, en baisse de 120 millions du fait notamment de la hausse du coût de l'endettement financier brut (- 32 millions d'euros) lié à l'émission d'emprunts obligataires (voir ci-dessous) et à des dépréciations sur participations à l'international pour 79 millions d'euros. L'endettement financier net du Groupe ADP s'établit à 6 576 millions d'euros au 30 juin 2020, contre à 5 254 millions d'euros au 31 décembre 2019. La dette nette hors TAV Airports et hors AIG s'élève à 5 419 millions d'euros. De surcroît, Aéroports de Paris a perçu le 2 juillet 2020 le produit de l'émission d'un emprunt obligataire pour un montant de 1,5 milliard d'euros14. Les impôts sur les bénéfices représentent un produit d'impôt s'élevant à 92 millions d'euros au 1er semestre 2020 (contre une charge de 128 millions d'euros au 1er semestre 2019), en lien notamment avec la reconnaissance d’impôts différés actifs sur la perte comptabilisée par ADP SA sur le semestre. Le résultat net des activités non poursuivies s'élève à - 3 millions d'euros au 1er semestre 2020, contre 26 M€ au 1er semestre 2019, et correspondait en 2019 exclusivement à l'activité de TAV Istanbul du 1er janvier 2019 jusqu'au 6 avril 2019, date à laquelle les vols commerciaux d'Istanbul Atatürk ont été transférés vers le nouvel aéroport d'Istanbul. La norme IFRS 5 "Actifs non courants et détenus en vue de la vente et activités abandonnées" s'applique aux activités de TAV Istanbul à compter de cette date. Le résultat net s'élève à - 732 millions d'euros sur le 1er semestre 2020. Compte-tenu de l'ensemble de ces éléments, le résultat net part du Groupe s'inscrit en baisse de 793 millions d'euros, à – 543 millions d'euros.
Analyse par segment Activités aéronautiques – Plates-formes franciliennes
Sur le 1er semestre de l'année 2020, le chiffre d'affaires du segment Activités aéronautiques, qui se rapporte aux seules activités parisiennes, est en baisse de 48,9 %, à 482 millions d'euros. Il ne varie pas dans la même proportion que le trafic de passagers sur la période (- 62,2 %), du fait notamment de la rigidité des revenus liés à la sûreté et à la sécurité aéroportuaires. Le produit des redevances aéronautiques (redevances par passager, d'atterrissage et de stationnement) est en baisse de 57,6 %, à 237 millions d'euros, sous l'effet de la baisse du trafic de passagers par rapport au 1er semestre 2019. L'exonération de la redevance de stationnement, mise en place le 16 mars 2020 pour les avions immobilisés sur les plateformes parisiennes du fait de la crise liée au CoVid-19, est reconduite à partir du 1er juillet 2020 sur la base de conditions différentes. Le produit des redevances spécialisées est en baisse à 54 millions d'euros sous l'effet de la baisse du trafic de passagers. Les revenus liés à la sûreté et à la sécurité aéroportuaires sont en baisse à 174 millions d'euros, en lien avec la baisse du trafic de passagers. Les autres produits sont constitués notamment de refacturations à la Direction des Services de la Navigation Aérienne, de locations liées à l'exploitation des aérogares et d'autres prestations de travaux réalisées pour des tiers. Ils s'élèvent à 17 millions sur le premier semestre 2020. L'EBITDA est en baisse de 319 millions à - 55 millions d'euros du fait de la baisse du chiffre d'affaires et de la comptabilisation de dépréciations de créances pour 21 millions d'euros (voir commentaire sur l'EBITDA du groupe relatif au poste "autres charges et produits"). Comme indiqué supra, l'augmentation des dépréciations de créances au 1er semestre 2020 est principalement due au risque de défaut des clients dont l'activité a été soudainement interrompue par la crise liée au CoVid-19 intervenue au cours de la période. Tout au long de l'exercice, le groupe réévaluera le risque de défaut des clients et des reprises de provision pourront être éventuellement comptabilisées lors des prochaines clôtures comptables. Le résultat opérationnel courant s'affiche en baisse de 333 millions d'euros, à - 222 millions d'euros au 1er semestre 2020, du fait essentiellement de la baisse de l'EBITDA sur le semestre. Commerces et services – Plates-formes franciliennes |