Dave Calhoun s’est exprimé devant la presse avant une rencontre avec des sénateurs. Il a assuré prendre la mesure de cet incident tout en insistant sur le fait que son entreprise n’envoie «pas d’avions dans les airs dans lesquels elle n’a pas 100% confiance»
Le patron de BOEING a reconnu mercredi la «gravité» de l’incident survenu début janvier sur un avion 737 MAX 9 de la compagnie Alaska Airlines, dont une porte obstruée s’est détachée en vol, ce qui a entraîné le maintien au sol de tous les appareils de ce modèle.
«Nous n’envoyons pas d’avions dans les airs dans lesquels nous n’avons pas 100% confiance», a déclaré Dave Calhoun à la presse avant une réunion avec des sénateurs à Washington. «Je suis ici aujourd’hui dans un esprit de transparence pour, en premier lieu, reconnaître la gravité» de ce qu’il s’est passé, a-t-il poursuivi, et également, «pour partager tout ce que je peux» avec les parlementaires et pour «répondre à toutes leurs questions, parce qu’ils en ont beaucoup».
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Le 5 janvier, une porte-bouchon de la carlingue d’un
BOEING 737 MAX 9 de la compagnie Alaska Airlines reliant Portland (Oregon) à Ontario (Californie) s’est décrochée en vol. Les compagnies aériennes ont la possibilité de condamner une porte quand le nombre d’issues de secours existantes est suffisant au regard du nombre de sièges dans l’appareil. Cette modification a été effectuée sur 171 des 218
BOEING 737 MAX 9 livrés à ce jour. L’agence américaine de régulation de l’aviation civile (FAA) a suspendu de vol jusqu’à nouvel ordre les appareils ainsi configurés. Elle a également recommandé cette semaine aux exploitants de
BOEING 737-900ER, modèle plus ancien, de vérifier les fixations des porte-bouchons présentes sur 380 des 539 exemplaires livrés.
La FAA a finalement annoncé mercredi soir avoir établi un «vaste» programme de maintenance et d’inspections pour permettre aux
BOEING 737 MAX 9 de reprendre les airs. Dans la foulée, la compagnie américaine United Airlines – qui détient la flotte la plus importante de ce modèle (79 avions) – a annoncé qu’elle préparait une reprise du service de ces appareils à partir de dimanche.
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Le régulateur a ouvert une enquête sur le contrôle de qualité au sein de
BOEING, qui a signalé ces derniers mois plusieurs problèmes de production dans la famille des 737, son modèle vedette: raccords sur le fuselage, problème sur la cloison étanche arrière, risque de «boulon desserré» sur le système de contrôle du gouvernail.
Le groupe a nommé, la semaine dernière, un conseiller indépendant, rattaché à Dave Calhoun, pour examiner son processus de contrôle de qualité. Et il doit tenir jeudi dans son usine de Renton (Etat de Washington, Ouest) la première d’une série de journées de formation, avec des ateliers centrés sur la qualité destinés au personnel de ses sites de production.
### Un pneu qui se détache
Dernier incident signalé par la FAA: un pneu du train avant d’un 757 de la compagnie américaine Delta s’est détaché samedi matin tandis qu’il s’apprêtait à décoller d’Atlanta (Géorgie) pour rallier Bogota en Colombie.
Une porte-parole de
BOEING a souligné que le 757 n’était plus produit depuis 2004, et a renvoyé vers Delta pour de plus amples détails. Sollicitée par l’AFP, la compagnie n’a pas réagi dans l’immédiat. Selon le site airfleets.net, l’avion concerné est en service depuis 32 ans.