Les professionnels du transport maritime ont misé sur une réforme fiscale que le PLR veut couler au parlement. Or, celle-ci est au cœur d’une stratégie plus vaste qui doit renforcer les opérateurs suisses. Sans elle, un groupe romand songe à quitter le pays
Comme Le Temps l’a révélé, la volte-face du PLR sur la taxe au tonnage risque de couler cette réforme pourtant voulue par le camp bourgeois. Après la Commission de l’économie et des redevances du Conseil des Etats, c’est au tour de l’assemblée plénière de se pencher sur cet objet, ce jeudi 14 mars. Or, la réforme de la taxation devait couronner des aménagements plus vastes pour le transport maritime en Suisse. Sans taxe au tonnage, c’est tout l’édifice qui pourrait s’effondrer, entraînant des pertes d’emploi, avancent désormais certains gros acteurs économiques.
Pour rappel, cette révision a pour but d’imposer les entreprises sur la base du volume de fret d’un bateau plutôt que sur le bénéfice. Dans l’Union européenne, 21 pays appliquent déjà ce système que le Conseil fédéral soutient. Dans son rapport, il souligne cependant que «faute de données statistiques, il n’est pas possible d’estimer de manière fiable les conséquences financières liées à l’introduction d’une taxe au tonnage». Alors que la ministre PLR des Finances, Karin Keller-Sutter, veut pratiquer des coupes linéaires de 1,4% dans le budget de la Confédération pour le hisser hors des chiffres rouges, cet argument a eu un fort impact sur les élus de son parti.
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