ANALYSE. Une étude d’un cabinet de recrutement parue la semaine dernière souligne une forte tension en Suisse entre employeurs et employés autour des salaires, en lien avec l’inflation. De quoi risquer le départ de collaborateurs, si l’entreprise n’agit pas
«L’inflation reste aujourd’hui une notion taboue dans les discussions salariales dans les entreprises suisses.» Telle est l’observation que fait Yannick Coulange, directeur général de PageGroup en Suisse, société de recrutement spécialisée à destination des cadres. Un constat qu’il développe suite à la publication la semaine dernière d’une étude sur les rémunérations en 2024, réalisée par Michael Page, une branche de PageGroup.
Si la notion peut demeurer taboue, c’est notamment que le contexte suisse est particulier. «Certains pays mettent en place des régulations obligatoires, par branches», rappelle Yannick Coulange. Les employeurs se posent donc moins de questions. Ce n’est pas le cas en Suisse. Mais en parallèle, le pays est moins touché par l’inflation que le reste de l’Europe, ce qui peut amener le leadership à penser qu’il n’y a pas de problème. Alors que de l’autre côté, les salariés font un vrai constat de hausse des prix, de l’énergie et du logement notamment, et d’une baisse de leur pouvoir d’achat. Et ils ont l’impression que cette question problématique n’est pas prise en considération.
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