UNE MONTRE, UN VISAGE. Les montres sont souvent appelées «icônes». La marque genevoise MB&F, de Maximilian Büsser, en a créé une malgré elle. Elle se nomme M.A.D. 1 Editions. Elle ne se vend pas, on gagne le droit de l’acheter lors d’une loterie. Les chances d’en acquérir une diminue à chaque tirage
«Traite les autres comme tu voudrais être traité.» Cette pensée, Maximilian Büsser l’a héritée de sa mère, zoroastrienne. Il l’avait en tête quand il a créé sa propre marque horlogère, MB&F à Genève, en 2005. En mars 2021, cette pensée s’est transmuée en une montre, la M.A.D. 1 Editions. Et cette montre est devenue un cas d’école. Elle est à la fois un point de ralliement pour toute une communauté d’amateurs d’horlogerie, un pont entre l’exclusif et le populaire, l’ultra-luxe et l’abordable, et une leçon de gestion de marque. Surtout, cette montre, créée dans un geste spontané, s’est avérée un solide pilier d’affaires.
Il faut comprendre le contexte. MB&F est une fabrique de montres à part dans la constellation horlogère. D’ailleurs, on n’y fait pas de simples montres, mais des «Horological Machines». Ces machines sont des concentrés de créativité et de technicité. Des petits monuments de R & D plus coûteux à produire que des villas de maître. A chaque nouveauté, l’entreprise met tout ce qu’elle a sur la table. Le message de la marque repose sur cette prise de risque, comme l’explique le mentor: «Nous avons tout fait faux [en matière de logique économique, ndlr], mais nous avons fait ce qui était juste pour nous.»
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