Epinglés par la Cour des comptes genevoises pour avoir surfacturé quelque 22 millions de francs entre 2008 et 2021, les Services industriels de Genève lancent un audit externe et une enquête administrative, annonce Léman Bleu
Epinglés par la Cour des comptes pour avoir surfacturé le montant des pertes liées à leur réseau électrique, les Services industriels de Genève (SIG) vont lancer deux enquêtes externes. La régie publique entend ainsi faire la lumière sur cette polémique portant sur quelque 22 millions de francs, indûment facturés entre 2008 et 2021
Les deux enquêtes consisteront en un audit externe et une enquête administrative. La première devra «juger de la conformité des tarifs d’électricité et de gaz au sens large», comme l’a annoncé Léman Bleu, se référant à un courrier envoyé par les SIG à la Cour des Comptes et que le média a pu consulter. La seconde devra faire la lumière sur les agissements de certains collaborateurs qui auraient pu cacher ou tenter de fausser certains éléments.
### Direction devant le Grand Conseil
Contactée par Keystone-ATS, la directrice des relations publiques des SIG, Isabelle Dupont Zamperini, a confirmé ces deux enquêtes. «Un tel courrier a bien été envoyé à la Cour des comptes», a-t-elle déclaré samedi. L’audit sera confié à la société Swiss Economics, qui possède «une expertise reconnue dans la régulation des activités, notamment énergétiques», ainsi que le souligne le courrier en question. L’enquête administrative sera quant à elle effectuée par l’avocat Sandro Vecchio, habitué de l’exercice.
Le directeur des SIG, Christian Brunier, et le président de la régie publique, Robert Cramer, seront entendus lundi par les députés de la Commission de l’énergie et ceux de la Commission de contrôle de gestion du Grand Conseil. «Les SIG communiqueront à ce sujet lundi après-midi», a précisé Madame Dupont Zamperini.
Selon la Cour des comptes, la surfacturation provient de la méthode de calcul utilisée par les SIG pour déterminer le taux de pertes de leur réseau électrique. Au lieu d’adapter ce taux année après année, l’entreprise a recouru à un forfait qui n’a été mis à jour qu’à deux reprises, malgré une tendance baissière des pertes depuis 2011. Entre 2008 et 2021, cette surfacturation a représenté environ 22 millions de francs. Pour chaque client de l’entreprise, cela correspond à un montant moyen cumulé d’environ 80 francs. L’entreprise s’est engagée à corriger le tir et à rembourser le trop-perçu.