Le secteur de l’armement est-il soluble dans l’investissement ESG ?
Il n’est pas possible aujourd’hui de réconcilier armement et investissement durable au sens strict, type SFDR article 9, sans faire d’entorse aux principes fondamentaux de durabilité. Le secteur de l’armement est complexe. Des informations clés, telles que les clients finaux des sociétés, restent fréquemment incomplètes, notamment pour des raisons de sécurité nationale. Il est donc souvent impossible de s’assurer que les armements qui protègent aujourd’hui des communautés vulnérables n’alimenteront pas demain l’agresseur. Il ne peut être garanti que des armes ne tomberont entre les mains de régimes oppressifs les utilisant contre leurs citoyens. Enfin, il est difficile de vérifier le respect des embargos. Le secteur peut donc exposer l’investisseur à des violations de principes fondamentaux de durabilité, tels que les droits de l’Homme et le « Do no significant harm ». Lors de l’analyse ESG, il est essentiel de distinguer armes conventionnelles et controversées, mais même les experts et fournisseurs de données spécialisés rencontrent des difficultés à différencier une implication vérifiée dans les armes controversées d’une forte probabilité d’implication. Même si un monde sans conflits est irréaliste et si l’armement peut contribuer au maintien de la paix, le secteur présente des risques incompatibles avec l’investissement durable pur. La définition de durabilité ne doit pas être fonction de géopolitique – il faut préserver la qualité des investissements, en ligne avec notre devoir fiduciaire de gérant de portefeuilles durables.