Le cargo, objet «culte» de la mondialisation

Durant toute l’année, le Musée d’ethnographie de Neuchâtel (MEN) plonge dans les entrailles de l’économie mondialisée. Une exposition bien construite qui démystifie les rouages de la globalisation

Cargo Cults Unlimited. Le nom de baptême de l’exposition du MEN à découvrir jusqu’à la fin de l’année à Neuchâtel résonne comme une observation d’une modernité saisissante. Il nous renvoie à cette mondialisation que certains ont espéré «heureuse» après l’implosion du soviétisme, à une globalisation grippée pendant les années covid ou, aujourd’hui, à une économie mondialisée qui ne veut plus avouer son nom tout en restant bien réelle.

Pourtant, le «culte du cargo» est bien plus ancien. Le terme fait référence à une série de rites apparus en Océanie chez les Aborigènes à la fin du XIXe siècle. A la suite de la colonisation de la Mélanésie, les populations autochtones se sont mises à imiter la culture occidentale, attribuant la sophistication des biens qu’elle produisait à des milliers de kilomètres à une probable «faveur divine». Espérant ainsi en bénéficier également.