La présidente de la Finma ouverte à un remboursement des bonus bancaires
Une réglementation sur l’obligation pour les banquiers de rembourser les bonus versés, comme ce fut évoqué dans la crise de Credit Suisse? Marlene Amstad, qui préside l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, ne dit pas non, mais s’en remet aux Chambres
La présidente de l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) s’est montrée ouverte à une réglementation sur l’obligation pour les banquiers de rembourser les bonus versés. «Cette question est sur la table et doit être discutée maintenant», a déclaré Marlene Amstad.
Le gendarme des marchés financiers ne peut cependant pas s’arroger cette compétence elle-même, c’est au législateur de lui la donner, a précisé Mme Amstad dans une interview publiée samedi dans le journal Schweiz am Wochenende.
La docteur en économie qui est à la tête du régulateur financier depuis 2021 a également suggéré que les bonus et autres rémunérations variables soient davantage liés aux résultats commerciaux des banques et à la capacité de ces établissements de gérer le risque à long terme.
### Un muselage de la communication de la Finma
Marlene Amstad a aussi déploré que la loi interdise à la Finma de communiquer sur un grand nombre de mesures qu’elle prend, les rendant ainsi invisibles aux yeux du grand public. «Nous avons des dents et nous les utilisons, mais nous devrions aussi pouvoir les montrer», a-t-elle déclaré, soulignant que la Suisse fait exception à cet égard en comparaison internationale.
Des élus et les représentants du secteur bancaire sont en discussion pour donner à la Finma plus de moyens d’agir après l’effondrement de CREDIT SUISSE et son sauvetage à travers sa reprise par UBS. Ils souhaitent éviter d’autres crises à l’avenir.
**Le 15 décembre 2023:** [Les gagnants de la chute de Credit Suisse](https://www.letemps.ch/economie/finance/les-gagnants-de-la-chute-de-credit-suisse)
### Le souhait de pouvoir infliger des amendes
Le gendarme des marchés financiers souhaiterait pouvoir infliger des amendes. Il aimerait aussi renforcer son arsenal répressif, avec l’introduction d’un régime spécial pour la direction et le conseil d’administration dans le cadre duquel la responsabilité des personnes dirigeantes serait plus largement définie.
La Finma a vivement critiqué la politique de bonus du CS dans un rapport publié après son rachat. Les cadres de la banque aux deux voiles ont perçu des rémunérations élevées même dans les mauvaises années, avait relevé l’autorité de surveillance. Les «objectifs non financiers», comme le comportement des managers, n’ont pas joué un grand rôle dans le calcul des bonus dans la mesure où ils ont fait entrer de l’argent dans les caisses, avait alors critiqué la Finma.