L’action du personnel de la société Dnata avait débuté à 4 heures ce dimanche matin. Les deux parties se seraient entendues à 10h39, annonce la «Tribune de Genève»
La grève d’une partie des employés de Dnata, qui a démarré dimanche matin dès 04h00 à l’aéroport de Genève, devrait prendre fin à midi. Un accord aurait été trouvé entre le syndicat et la direction de l'entreprise, annonce la Tribune de Genève.
Pour l’heure, trois vols ont été annulés en lien avec la grève, le 9h10 vers Amsterdam (KLM), le 11h00 vers Londres-Gatwick (British Airways) et le 12h05 vers Paris-Charles de Gaulles (Air France). Ignace Jeannerat, porte-parole de Genève Aéroport, tôt ce matin: «Nous attendons aujourd’hui 52 000 passagers, entre les arrivées et les départs. C’est moins qu’hier, où nous avons eu près de 70 000 passagers. C’est impossible de remplacer Dnata sur les vols assurés par eux, mais Dnata s’occupe de 85 vols sur un total de 419 vols, soit environ 20% de l’activité.»
Et de préciser que seules les compagnies travaillant avec Dnata sont potentiellement concernées. Il s’agit en particulier d’Air France, KLM,
BRITISH AIRWAYS, Iberia, Emirates et Ethiopian, une liste non exhaustive. Les voyageurs sont invités à se renseigner directement auprès des compagnies aériennes, sur le site internet de l’aéroport ou son application.
«Vers 08h00, la situation était fluide dans le terminal, a ensuite déclaré Igance Jeannerat à Keystone-ATS. Les premiers vols avec assistance de Dnata vont partir avec retard, avec les passagers mais sans leurs bagages.»
### Grève «illicite»
La grève a démarré, confirme le secrétaire syndical au SSP Jamshid Pouranpir à Keystone-ATS. Pas moins de 80 personnes faisaient le piquet de grève sur le parking Kiss & Fly de l’aéroport peu avant 04h30. Le syndicat SSP avait annoncé samedi soir un arrêt d’activité du personnel de l’entreprise de Dnata, qui assure une partie de l’assistance au sol à l’aéroport de Genève, à partir de dimanche matin à 04h00. Plus tard dans la matinée, il y avait près d'une centaine d'employés réunis avec des banderoles à l'extérieur devant le terminal des départs. On pouvait lire: «Travail précaire, avion par terre.» Vêtus de gilets jaune fluo, ils crient leur détermination: «On ne lâchera rien!»
Des négociations se sont poursuivies avec la direction. Selon le syndicat SSP, la direction avait fait dans la matinée un «demi-pas» vers les grévistes en abandonnant les menaces de sanctions à leur encontre. Samedi, la société s’était dite «extrêmement déçue que le syndicat SSP ait refusé de poursuivre les négociations entamées pour la conclusion d’un accord salarial et d’une nouvelle convention collective de travail (CCT), malgré nos efforts continus pour trouver un compromis».
La menace de grève avait été brandie dès le début de la semaine par le SSP. Des discussions entre la société émiratie et le syndicat ont été menées devant la Chambre des relations collectives de travail (CRCT), mais aucun accord n’a pu être trouvé. «Notre dernière offre satisfait entièrement aux demandes que le syndicat SSP a formulé devant la CRCT, à savoir une augmentation générale des salaires de 3%, le rétablissement du régime de caisse de pension précédent, et un engagement à continuer les discussions sur d’autres points de la CCT, sous l’égide d’un médiateur nommé par la CRCT», insistait Dnata. Une offre rejetée massivement par le personnel, qui exige 5% d’augmentation des salaires et la mise en place de plusieurs primes liées à la pénibilité du travail.
«Compte tenu de notre réponse favorable aux exigences du syndicat énoncées à la CRCT, et de notre engagement explicite à poursuivre les négociations sur d’autres points de détails à déterminer dans la CCT, nous considérons, au regard de la loi, que toute éventuelle grève serait disproportionnée et par conséquent, illicite. Nous sommes préoccupés par le fait que le syndicat semble donner la priorité à son propre agenda, plutôt qu’à la défense des intérêts de nos employés», insiste Dnata.
### «La rage des employés va s’exprimer»
Du côté de la SSP, «l’heure de la lutte est arrivée», écrit Jamshid Pouranpir, avant d’ajouter: «Les menaces de la direction ont produit l’effet inverse. La rage des employés va s’exprimer.»
Dnata emploie environ 600 personnes à Genève. Ses collaborateurs s’occupent de plusieurs tâches comme l’émission de billets, l’acheminement des passagers et des bagages dans les avions, le fret aérien ou encore le dégivrage des avions. La société opère notamment pour le compte des compagnies aériennes Emirates, Ethiopian Airlines,
AIR FRANCE, KLM,
BRITISH AIRWAYS, Iberia, Air Lingus et, en partie, Easyjet.
