Guy Parmelin s’est rendu en Inde, dans une visite surprise après le Forum économique mondial. Seize ans après le début des négociations, des poignées de mains ont été échangées à Delhi
La Suisse et l’Inde sont parvenues à un consensus sur un accord de libre-échange après seize ans de négociations, a annoncé Guy Parmelin. Le ministre de l’économie s’est rendu en Inde juste après le Forum économique mondial de Davos (WEF) pour rencontrer son homologue Piyush Goyal, selon un message publié par le ministre sur X (anciennement Twitter), samedi en fin de journée.
Les grandes lignes d’un accord ont été convenues et les fonctionnaires s’efforcent de finaliser les détails, a-t-il déclaré.
Le Vaudois a quitté le WEF pour se rendre directement en Inde suite à «une invitation de dernière minute» de son homologue indien Piyush Goyal. «C’est là que nous nous sommes mis d’accord, après 16 ans de négociations, sur les grandes lignes de l’accord commercial AELE-Inde», écrit-il sur X. L’AELE, pour Association européenne de libre-échange, regroupe des Etats qui n’appartiennent pas à l’Union européenne – l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse – et vise à établir une zone de libre-échange sur le continent.
**«Créer des emplois»**
Les deux hommes ainsi que d’autres représentants d’Etats de l’AELE se sont déjà rencontrés en mai pour faire avancer le dossier. Guy Parmelin s’était alors dit optimiste. L’AELE et l’Inde négocient un accord depuis 2008.
Un accord avec l’Inde devrait créer des emplois pour la jeunesse indienne et garantir la place industrielle suisse, déclare le conseiller fédéral dans une interview publiée dimanche dans la [_SonntagsZeitung_](https://www.tagesanzeiger.ch/parmelin-bundesrat-gelingt-coup-mit-indien-freihandel-410657793752). Pour les entreprises suisses, l’accès à de nouveaux marchés est important, précise-t-il. «En ces temps de tensions géopolitiques croissantes et de ralentissement de la croissance économique mondiale, un accès aussi universel que possible au marché est vital pour nos entreprises. L’Inde est le pays le plus peuplé du monde et les prévisions montrent que la taille de son économie rejoindra bientôt celle du Japon et de l’Allemagne», indique le ministre dans cet entretien.
«L’économie indienne se développe rapidement. Un accord de libre-échange est une contribution importante à cet égard, car il facilite un meilleur accès aux technologies respectueuses de l’environnement, il encourage les investissements et crée de nouveaux emplois», affirme-t-il également.
Interrogé dimanche par Keystone-ATS, le Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) de Guy Parmelin précise que les Etats de l’AELE et l’Inde se sont mis d’accord, entre autres, sur les grandes lignes de la protection des brevets, un sujet controversé par le passé.
### Une série d’accords
«Un nouveau chapitre sur la promotion des investissements doit également faire partie de l’accord. L’Inde fournira encore le texte finalisé à ce sujet», ajoute le DEFR. Les négociations ne sont pas encore terminées et les deux parties ont convenu de ne pas divulguer les détails.
Samedi dernier, le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) avait annoncé que l’AELE avait conclu un accord de libre-échange modernisé avec le Chili. A l’avenir, presque toutes les exportations suisses vers le Chili seront ainsi exemptées de droits de douane.
Et jeudi, Guy Parmelin a annoncé en marge du WEF à Davos que l’accord de libre-échange entre l’AELE et le Mercosur, prévu depuis des années, pourrait être conclu en 2024. Les Etats du Mercosur, à savoir le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay, seraient prêts.
