
Les auditions de l’ancien directeur général et de l’ex-président de la PME genevoise montrent une gestion artisanale et parfois fantaisiste, une partie de l’argent des investisseurs ayant été consacrée à des projets sans aucun lien avec le photovoltaïque
Les principaux protagonistes de la chute de PrimeEnergy Cleantech (PEC) ont commencé à s’expliquer devant la justice. Arrêtés fin septembre dernier, KB*, l’ancien directeur général, et Laurin Fäh, qui en était le président et principal actionnaire, ont apporté des versions contradictoires aux procureurs genevois instruisant cette retentissante affaire. Pour rappel, la faillite de cette PME spécialisée dans le photovoltaïque, en novembre 2024, a laissé un trou estimé à 180 millions de francs par ses quelque 2000 créanciers. Mais c’est plutôt une usine à gaz, complexe et opaque, ainsi que des investisseurs laissés dans l’ombre alors que leur argent finançait aussi d’autres activités, qui sont décrits dans les auditions menées entre le 30 septembre et le 10 décembre, dont Le Temps a pu consulter les procès-verbaux.
Poursuivis pour escroquerie, abus de confiance et gestion déloyale, les deux hommes sont soupçonnés de ne pas avoir utilisé l’argent emprunté auprès des investisseurs uniquement pour investir dans des centrales photovoltaïques, mais d’avoir transféré plus de 85 millions vers des sociétés contrôlées par Laurin Fäh, ou proches de lui, sans disposer de garanties suffisantes.
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