Dominique Renaud est une figure centrale de la renaissance de l’horlogerie à grande complication dans les années 1980. Mais il aura dû attendre près de quarante ans pour qu’une de ses montres trouve son marché. Et son bonheur, c’est de ne pas l’avoir faite tout seul
Dominique Renaud. Ce nom ne dira rien à beaucoup de monde. Dans les milieux de l’horlogerie, c’est une légende. Et il est de retour, comme un Ulysse, après une longue odyssée chaotique. Les cheveux gris, l’esprit vert, il ne revient pas seul, mais avec une marque (Renaud Tixier), une équipe, une première montre et un carnet de commandes déjà trop rempli. Quoi de plus banal pour un horloger? Oui, sauf que Dominique Renaud, tout légendaire qu’il soit, attend ce moment depuis près de quarante ans.
Il vient de rentrer d’une mini-tournée en Asie, pour présenter sa création. Il est passé par Tokyo et Singapour, où des collectionneurs ultra-fortunés se sont pressés pour le toucher, comme un monument. Mais il est resté lui-même, monolithique, explique Michel Nieto, qui dirige la marque: «Dominique, tu ne peux pas le changer. Il est avec tout le monde comme il est dans le privé. Il est face à des collectionneurs milliardaires et sort des photos de son grand-père.» Ce grand-père qui était horloger à la vallée de Joux et dont le propre grand-père était lui aussi horloger à la Vallée. Il a sans doute aussi parlé de son père, qui a été patron de la normalisation du Cetehor (Centre technique de l’industrie horlogère) de Besançon, et de sa mère, qui a travaillé comme régleuse chez Jaeger-LeCoultre, puis Vacheron Constantin.
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