Alors que l'économie allemande peine à se relever de la crise, l'industrie est particulièrement mise sous pression, entre changements structurels et hausse des coûts de l'énergie
Robert Habeck ne se défile pas. Devant un parterre d'industriels réunis à Berlin mardi 31 octobre, le ministre allemand de l'Economie a reconnu que les défis rencontrés par son pays étaient «grands, peut-être comme rarement dans le passé». Les indicateurs économiques sont en effet peu rassurants: selon le Fonds monétaire international, l'Allemagne est le seul pays du G7 qui devrait voir son PIB se contracter en 2023. Entre juillet et septembre, il s'est effrité de 0,1% et devrait baisser de 0,4 % sur l'ensemble de l'année. Tous les secteurs sont concernés, à commencer par la consommation des ménages, ralentie par une inflation encore forte (3% en septembre). Même chose pour le bâtiment, les services, mais surtout pour l'industrie.
Dans les couloirs de cette conférence sur ce secteur clé de la réussite du modèle économique et exportateur allemand, tous s'accordent sur les causes du problème: disruptions des chaînes d'approvisionnement depuis la pandémie, faiblesse de la demande mondiale et chinoise, explosion des coûts de l'énergie qui a découlé de l'arrêt des importations de gaz russe bon marché depuis l'invasion de l'Ukraine, sur lesquelles l'Allemagne avait basé son modèle économique. A cela s'ajoute l'objectif de faire passer l'économie allemande vers la neutralité carbone d'ici à 2045. Un défi en soi immense et très coûteux.
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