
Fondée en 1919, Jean Singer fabrique des cadrans pour les plus célèbres marques horlogères. Arrivée sous les projecteurs cet automne pour une histoire de «pauses pipi», la PME neuchâteloise finaliste du Prix SVC est confrontée aux exigences de qualité et à une brutale chute des commandes
Depuis 1919, Jean Singer incarne l’image d’Epinal du «sous-traitant horloger». C’est une PME familiale, à 100% détenue par son directeur général, nichée dans l’Arc jurassien, qui ne pipe mot de son chiffre d’affaires et dont les 383 employés travaillent dans l’ombre des marques. Impossible en effet d’éviter les logos les plus connus lorsque l’on circule dans l’entreprise, mais impossible également de les citer dans l’article – Joris Engisch, patron et propriétaire, est catégorique. Les trois usines dans lesquels il est actif (Singer, Someco, Siam Dial) produisent des cadrans pour des montres «Swiss made» à un rythme industriel: environ 1,5 million par an.
Depuis mi-octobre, Jean Singer incarne également l’image d’Epinal du méchant employeur impitoyable. La RTS a en effet révélé que l’entreprise faisait timbrer les «pauses pipi» de ses ouvriers. Après le buzz presque mondial, les explications du patron dans les colonnes du Temps ont calmé les esprits. Oui, c’est courant dans l’industrie. Non, ce n’est pas de la maltraitance car les pauses sont incluses dans le temps de travail. «Ce n’est jamais agréable de découvrir qu’on fait la une des médias durant ses vacances, souligne Joris Engisch. Mais j’ai aussi reçu énormément de messages de soutien…»
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