
CHRONIQUE. Pour sanctionner la politique hostile de l’administration Trump, plusieurs acteurs appellent au boycott des marchandises américaines. Cette revendication sous-estime à quel point l’influence de l’Oncle Sam est partout
En avril 1930, le président de la ville de Bienne, Guido Müller, harangue la foule. Ils sont 15 000 à être venus scander leur courroux. La cause qui les unit? Leur déception à la suite de l’augmentation de taxes américaines. Passées de 17% à 60%, elles impactent durement l’industrie horlogère. Pas moins de 19% de ses exportations rejoignent alors les Etats-Unis. Bienne est la capitale symbolique du secteur. Dans son discours, le président appelle, en guise de riposte, au boycott des produits américains. Malgré la taille modeste de la Suisse, le mouvement a eu un impact. Les producteurs de machines à écrire made in USA, qui étaient alors un must dans l’industrie bancaire, virent leurs commandes chuter. Près d’un siècle plus tard, le mouvement semble de moindre ampleur en Europe et se limite, pour l’instant du moins, à des pétitions de principe sur les réseaux sociaux.
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