Les journalistes s’intéressant de trop près aux banques resteront passibles de 3 ans de prison, à la suite du rejet d’une motion pourtant soutenue par le Conseil fédéral. Les sénateurs proposent aussi d’étendre cette criminalisation de la presse
C’est un non clair, net et précis. Le Conseil des Etats refuse d’exclure les journalistes d’une disposition de la loi sur les banques prévoyant une peine de 3 ans de prison ferme à celui qui «révèle» ou «exploite» une information couverte par le secret bancaire «au profit d’un tiers». La motion soumise au vote, qu’avaient approuvée le Conseil national et le Conseil fédéral, demandait en substance que ce «tiers» ne puisse servir à criminaliser la presse lorsqu’elle enquête sur la place financière. Il s’agissait de clarifier le droit; il restera flou et donc source d’insécurité.
«La peur est une entrave à l’exercice du métier, estime Samuel Bendahan (PS/VD), coauteur de la motion qui a rassemblé des signatures de plusieurs bords politiques. Je ne peux pas m’expliquer ce vote qui donne une image catastrophique de la Suisse, en privilégiant la menace qui pèse sur les journalistes aux affaires sales de la place financière.»
Voir plus