Alphabet a réalisé plus de 86 milliards de dollars de chiffre d'affaires au quatrième trimestre 2023, retrouvant un niveau de croissance similaire à 2022. De son côté, MICROSOFT a publié des résultats meilleurs qu'attendu, dopés par le «cloud computing»
Google et MICROSOFT ont fini l'année 2023 avec des revenus et bénéfices supérieurs aux attentes, grâce notamment à leurs investissements massifs dans l'intelligence artificielle, au service de leurs activités traditionnelles, la publicité en ligne pour GOOGLE et le cloud (informatique à distance) pour les deux concurrents.
Les bons chiffres des géants
Alphabet a réalisé plus de 86 milliards de dollars (74 milliards de francs suisses) de chiffre d'afffaires au quatrième trimestre 2023, en hausse de 13% sur un an. Le numéro un mondial de la publicité en ligne en a dégagé 20,7 milliards (17,8 milliards de francs suisses) de bénéfice net ( 52%), d'après son communiqué de résultats trimestriels publié mardi.
YouTube a réalisé 9,2 milliards de dollars (7,9 milliards de francs suisses) de revenus ( 15,5% sur un an) pendant la saison des fêtes, et les abonnements payants (streaming de musique et/ou vidéo) rapportent désormais 15 milliards de dollars (12,9 milliards de francs suisses) par an à Google.
Lire aussi: Avec l’IA, MICROSOFT retrouve sa suprématie technologiqueSundar Pichai, le patron du groupe californien, s'est dit «satisfait de la vigueur continue de la recherche en ligne et de la contribution croissante de YouTube et du cloud», assurant dans le communiqué que ses deux plateformes «bénéficient déjà de nos investissements et de nos innovations en matière d'IA».
Microsoft a aussi attribué ses performances à cette technologie qui fascine le monde entier depuis l'irruption de l'IA générative il y a un an. Son chiffre d'affaires est ressorti à 62 milliards de dollars (53,4 milliards de francs suisses) pour la période allant d'octobre à décembre ( 18%), pour des profits de près de 22 milliards de dollars (18,9 milliards de francs suisses), en augmentation d'un tiers sur un an. Son activité de cloud s'est particulièrement distinguée avec 20% de croissance sur un an. Elle pèse près de 42% des revenus de l'entreprise.
«On est passé de la période où l'on parlait de l'IA à celle où elle est désormais opérationnelle à grande échelle», a commenté le PDG Satya Nadella, cité dans le communiqué.
### Des vagues de licenciements
Après une année marquée par des plans sociaux d'envergure, l'inflation, un procès antitrust historique pour
GOOGLE et une concurrence intense dans l'IA générative, les deux groupes informatiques démarrent 2024 en meilleure posture, même s'ils ont récemment annoncé de nouvelles suppressions de postes.
Sundar Pichai a dit «avoir des décisions difficiles à prendre» pour dégager les moyens de réaliser des investissements importants, notamment dans l'intelligence artificielle, sans donner de chiffre total.
Chez
MICROSOFT, quelque 1900 personnes vont quitter la filiale de consoles Xbox et l'éditeur de jeux Activision Blizzard, racheté l'année dernière, soit environ 9% des 22 000 employés affectés aux jeux vidéo.
### Course autour de l'IA générative
Les deux groupes américains sont engagés dans une course effrénée au développement et au déploiement des programmes informatiques capables de produire textes, sons et images sur simple requête en langage courant. Ils font partie des très rares sociétés disposant, en propre, des capacités de calcul et de stockage nécessaires pour faire tourner les modèles d'IA générative.
Grâce à ses investissements majeurs dans OpenAI, le créateur de ChatGPT,
MICROSOFT avait pris une longueur d'avance, mais
GOOGLE a défendu bec et ongles sa position toujours très largement dominante dans la recherche en ligne. Lors d'une conférence téléphonique aux analystes, Sundar Pichai a indiqué que le nouveau modèle d'IA de
GOOGLE, Gemini, permet déjà de réduire le temps d'attente des résultats de 40% (en anglais et aux Etats-Unis)
Bing, le moteur de recherche de
MICROSOFT, n'a pas vraiment gagné de terrain, mais le groupe de Redmond, qui contrôle près de la moitié du capital d'OpenAI, surfe quand même sur la vague de l'IA générative. Sa capitalisation boursière a dépassé récemment les 3000 milliards de dollars (2585 milliards de francs suisses) à la Bourse de New York, détrônant
APPLE au premier rang mondial.
Mais l'engouement pour l'IA générative suscite aussi beaucoup d'inquiétudes sur ses possibles dérives. L'autorité américaine de la concurrence (FTC) vient de lancer une enquête sur les partenariats entre
MICROSOFT et OpenAI, et ceux de
GOOGLE et
AMAZON avec une start-up concurrente, Anthropic. Quant aux investisseurs, ils attendent des retours sur investissements encore plus importants.