
Le président américain a indiqué avoir abordé le «commerce et le déséquilibre commercial» avec une délégation suisse. Cette rencontre est d’origine privée et a été sollicitée par des entrepreneurs suisses. Elle a été accompagnée dans sa préparation par le Secrétariat d’État à l’économie (SECO)
Donald Trump a annoncé mardi avoir parlé des droits de douane avec «des représentants de haut niveau de Suisse». Le président américain a posté un message sur son réseau Truth Social.
«Ca a été pour moi un grand honneur de rencontrer des représentants de haut niveau de la Suisse. Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment – et surtout – le commerce et le déséquilibre commercial. La réunion s’est conclue en convenant que notre représentant au Commerce, Jamieson Greer, poursuivra les discussions sur ces sujets avec les dirigeants suisses. Je tiens à féliciter toutes les personnes présentes pour l’excellent travail accompli. Merci pour votre attention à ce sujet!», a écrit le président américain sur son réseau social Truth Social.
Une rencontre sollicitée par des entrepreneurs suisses
Dans son message, le président américain n’a pas dévoilé les noms des personnes présentes dans la délégation suisse. Il n’a pas non plus précisé si la rencontre avait eu lieu en ligne ou en personne, et, le cas échéant, où elle s’était déroulée. Du côté suisse, aucune information sur cette réunion n’a, pour l’heure, été communiquée. Contactés par Le Temps, les services de la Confédération ont bien confirmé cette rencontre.
«Le Conseil fédéral a été informé que plusieurs entrepreneurs suisses ont sollicité et obtenu un entretien avec le président américain Donald Trump. Il s’agit ici d’une initiative privée d’entrepreneurs suisses, qui a certes été accompagnée dans sa préparation par le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO), mais qui est indépendante de l’engagement du Conseil fédéral dans cette affaire, a notamment détaillé le Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR). Ni le SECO, ni le DEFR, ni le Conseil fédéral n’ont décidé de la composition définitive du groupe, qui s’est organisé de manière autonome».
S’il appartient au Conseil fédéral de négocier avec les autorités américaines compétentes sur cette question, le gouvernement a tout de même «salué l’engagement des entreprises concernées», selon le DEFR. L’identité de ces entreprises n’a pas été révélée.
Craintes sur l’emploi
La Suisse figure parmi les pays les plus durement touchés par l’offensive protectionniste du dirigeant républicain, qui mêle taxes par pays et taxes par secteurs. Elle a écopé d’un taux général de 39% imposé sur un grand nombre de marchandises, l’un des plus élevés infligés aux partenaires commerciaux des Etats-Unis dans le monde.
La Confédération redoute de perdre des dizaines de milliers d’emplois avec son économie très orientée vers l’exportation, qu’il s’agisse de l’horlogerie et des machines industrielles, ou encore du chocolat et du fromage. Elle s’inquiète aussi de l’effet sur le secteur pharmaceutique des menaces d’énormes surtaxes brandies par Washington.
Donald Trump a conclu ces derniers mois des accords avec l’Union européenne et d’autres pays, qui ont fait des concessions et promis des investissements aux Etats-Unis en échange d’une baisse des taxes douanières. Un certain nombre de laboratoires pharmaceutiques se sont eux aussi entendus avec le milliardaire républicain pour éviter de lourds droits de douane sur leurs médicaments.