
Entre ralentissement économique, campagnes anticorruption, nouvelles habitudes de consommation et montée en puissance de fabricants locaux disruptifs, les ventes de montres suisses sur le marché chinois n’en finissent plus de dégringoler. Mais l’art horloger peut capter un nouveau public, conquis par la complexité mécanique et avide d’innovations
Au 21e étage d’une tour grise du quartier pékinois de Jianguomen, au-dessus des bureaux régionaux de Swatch Group, règne un silence presque liturgique. Les murs dorés et les canapés de cuir blanc évoquent le faste chinois des années 2010. C’est ici que l’horloger Guo Hushan, 76 ans, veille sur les montres suisses comme un moine sur ses manuscrits.
Aujourd’hui, lui et ses quatre assistants ont prévu de changer le joint d’étanchéité d’une Audemars Piguet en or et diamants tout en révisant une horloge allemande centenaire en provenance de Qingdao. «Les affaires vont mal. Avant le covid, on pouvait réparer entre 30 et 50 montres par jour, six jours sur sept. Maintenant, c’est une centaine par semaine si tout va bien», explique Huang Li, l’un des employés, les yeux rougis par une sieste.
Voir plus