
CHRONIQUE. Le patron de B-sharpe s’est retrouvé dans une vidéo deepfake faisant la promotion d’investissements mirifiques avec lesquels il n’a rien à voir. Cas d’école de la difficulté à faire supprimer ces contenus litigieux
«Je vous parle en toute sincérité. Aujourd’hui pourrait bien être votre jour de chance… Avec une mise minimum, vous pouvez générer plus de «1000-5000» (!) francs par mois. Cela semble incroyable mais c’est complètement réel…» Le 12 mai dernier, l’entrepreneur genevois Jean-Marc Sabet a eu la surprise de se découvrir prononçant ces mots dans une vidéo visible dans des publicités sur Instagram et Facebook. C’est bien le visage et la voix du patron de B-sharpe, une société spécialisée dans les changes qui a pignon sur rue depuis une douzaine d’années. Mais le tout a été retravaillé avec l’intelligence artificielle pour réaliser ce deepfake, et lui faire jouer un rôle bien involontaire dans ce qui ressemble fort à une tentative d’escroquerie à grande échelle. L’ex-cambiste cherche depuis des semaines à faire fermer les sites frauduleux.
Si on ne le connaît pas, on pourrait penser que c’est vraiment Jean-Marc Sabet qui présente un nouveau projet financier où il ferait gagner au minimum 2000 francs par semaine à tous ceux qui s’inscrivent. D’ailleurs, plusieurs connaissances, après avoir vu la vidéo trafiquée, l’ont contacté, sur l’air de «Ah, tu te lances dans les cryptos?» ou «Tu utilises un algorithme…» Y compris deux banquiers, qui n’ont apparemment pas détecté la supercherie, nous raconte-t-il, toujours stupéfait, dans ses bureaux du quartier d’affaires de Lancy-Pont-Rouge.
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