Libérez les individus, ils s’occuperont du reste

Dans «Laissez-moi faire et je vous rendrai riche», Art Carden et Deirdre McCloskey démontrent que la prospérité moderne n’est pas née de l’Etat, mais de la dignité accordée aux individus et leur autonomie

Quand ils rencontrent une personne qui s’est mise en tête d’expliquer aux autres comment elles devraient vivre ou à quoi ressemblera le futur, Art Carden et Deirdre McCloskey lui réservent une question d’une piquante ironie: «Puisque vous êtes si intelligent, pourquoi n’êtes-vous pas plus riche?» Indirectement, leur blague revient à poser la question de la capacité des individus à prédire l’avenir et des éléments qui permettent de se tromper le moins possible. Pour leur part, les deux économistes avouent sans gêne qu’ils sont bien empruntés au moment de deviner précisément ce qu’il se passera demain. Au-delà des prévisions évidentes, qui sont devenues des lieux communs – comme le fait que la population vieillit –, ils se jugent bien mauvais devins et laissent sans regret ce rôle à d’autres, qui n’ont de cesse de se tromper. Le savoir-faire des deux compères est d’une nature différente, bien plus modeste: ils se sont spécialisés en histoire de l’économie et plus précisément sur les raisons qui font qu’une civilisation devient prospère.