
La plateforme de cryptos était un «client clé» de la défunte banque genevoise, y ayant déposé au moins 1 milliard de francs, tandis que la sœur du fondateur de Binance était actionnaire. Un schéma qui rappelle des tentatives de prise de contrôle de banques traditionnelles par des acteurs cryptos
Un dépôt important – en l’occurrence de 1 milliard de francs – et une participation au capital qui aurait pu s’agrandir. Les liens entre la plateforme de cryptomonnaies Binance et la défunte banque genevoise FlowBank rappellent d’autres investissements réalisés par des acteurs des cryptos dans des banques traditionnelles, souvent avec l’objectif d’en prendre le contrôle. Etait-ce l’intention de Binance vis-à-vis de FlowBank, active dans le trading en ligne et mise en faillite le 13 juin dernier par la Finma? Impossible à dire, mais Binance et des proches de son fondateur auraient détenu une part considérable de la banque si la Finma n’avait pas refusé que le plus grand site d’échange de monnaies numériques du monde finance une augmentation de capital de 25 millions exigée fin mai par le régulateur de la finance suisse. Cible d’enquêtes sur plusieurs continents depuis des années, Binance a accepté de payer 4,3 milliards de dollars aux Etats-Unis pour des faits de blanchiment fin 2023, tandis que son fondateur quittait le groupe et écopait de 4 mois de prison.
Fin mai dernier, la sœur du fondateur de Binance, Changpeng Zhao alias CZ, était déjà actionnaire de FlowBank depuis environ un an. Les 25 millions prêtés par Binance pour renforcer les fonds propres représentaient 10% du capital de la banque genevoise, valorisée à 250 millions depuis ses levées de fonds de début 2023 selon nos informations. Et Binance elle-même était un «client clé», pour reprendre l’expression de l’ancien patron de FlowBank (voir notre article du 2 juillet). Un client arrivé au printemps 2023, selon nos informations, après la chute de trois banques régionales américaines, dont l’une, Silicon Valley Bank, était connue pour son activité avec des acteurs des cryptos. Un client qui a au moins déposé environ 1 milliard de francs chez FlowBank, dont la somme du bilan s’élevait à 680 millions au moment de sa fermeture forcée. Une omniprésence qui interroge.
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