Depuis la fin de la pandémie, les gouvernements américain et européens investissent des dizaines de milliards dans l’industrie des semi-conducteurs devenue un enjeu de souveraineté. Plongée dans une des deux seules fonderies de Suisse
De la poussière et des vibrations, rien de plus normal sur un chantier. Mais quand vous assurez la fabrication de micro-composants électroniques, où la moindre particule présente peut ruiner une production et où la précision se joue à quelques nanomètres (nm, un milliardième de mètre), la situation peut vite prendre des allures de cauchemar. «Notre défi, c’est que le chantier se déroule sans avoir d’impact sur les opérations de la «fab» [ou fonderie, termes qui désignent les usines de production de puces électroniques, ndlr]. Nous avons par exemple installé des sismographes pour surveiller les vibrations, détaille Michel Willemin, directeur d’EM Microelectronic, filiale de Swatch Group. Mais la partie la plus compliquée est derrière nous.»
Sur le site de Marin-Epagnier, au bout du lac de Neuchâtel, d’immenses trous bordent les installations de l’une des deux seules fonderies de semi-conducteurs de Suisse avec ABB. Ils doivent accueillir d’ici à 2026 des bâtiments destinés à deux autres branches du groupe horloger biennois déjà présentes sur place: Asulab, sa division recherche et développement, et Nivarox, spécialiste des micro-composants horlogers et des alliages innovants. A terme, les édifices actuels doivent être également modernisés et permettre à EM Microelectronic de gagner de l’espace pour sa production. Pour le moment, le groupe ne communique pas sur le montant total des travaux, mais indique avoir investi 60 millions de francs chez EM Microelectronic l’an dernier.
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