Après les achats des domaines skiables d’Andermatt-Sedrun et Crans-Montana, Vail Resorts aurait des vues sur Verbier, selon les rumeurs. Et il n’est pas le seul géant américain à s’intéresser au monde du ski européen. Vit-on le début d’une ère internationale pour les remontées mécaniques suisses?
Sous le soleil de Crans-Montana, Lara Gut-Behrami et Jasmine Flury viennent d’offrir un doublé à la Suisse, lors de la première des trois courses de Coupe du monde de ski alpin du week-end. Les sponsors et les VIP se dirigent vers la tente qui leur est réservée pour le repas de midi. Parmi eux, casquette marine vissée sur la tête, habits de ski sombres et baskets suisses aux pieds, un homme passe quasiment inaperçu. Même dans la zone réservée aux médias, la majorité des journalistes ne sait pas de qui il s’agit. L’accent américain trahit toutefois son origine. Mike Goar est le représentant de Vail Resorts en Suisse et s’apprête à remplacer Radovan Vitek en tant qu’homme fort de la station. Dans les semaines qui viennent, les derniers détails seront réglés et la vente du domaine skiable par CPI Property Group, la holding du milliardaire tchèque, sera finalisée. Le «Stars and Stripes» flottera sur Crans-Montana.
La station du Haut-Plateau deviendra ainsi le quarantième domaine skiable du géant américain, principalement implanté en Amérique du Nord, avec 36 stations. Elle sera la deuxième à appartenir à Vail Resorts en Suisse, le groupe détenant déjà la majorité des parts des remontées mécaniques d’Andermatt-Sedrun, à cheval entre Uri et les Grisons, depuis août 2022. Ces deux acquisitions devraient être les premières d’une longue série. Depuis plusieurs années, Vail Resorts ne cache en effet pas sa volonté de s’étendre à l’international, ciblant particulièrement les Alpes. Et les rumeurs vont bon train. Dernière en date: un fort intérêt pour les remontées mécaniques de Verbier. Il y a deux semaines, Le Matin Dimanche a dévoilé une lettre anonyme envoyée fin janvier à de riches propriétaires de chalets de la station bagnarde, annonçant une opération de rachat de TéléVerbier qui pourrait arriver «à très court terme».
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