Bizarrement retitré en français, «Monster» est une belle démonstration de complexité à partir d’une affaire de harcèlement scolaire. Une nouvelle perle du maître japonais
Pour son retour au Japon après deux films réalisés à l’étranger, La Vérité en France et Broker en Corée, Hirokazu Kore-eda a pour une fois jeté son dévolu sur le scénario d’un autre. Et quel scénario que celui imaginé par Yuji Sakamoto, qui accumule faux-semblants et malentendus, s’y reprenant même à trois fois pour arriver au cœur de son sujet: l’acceptation de la différence. D’ailleurs, ce n’est qu’au bout de tous ces détours qu’on retrouve vraiment le cinéaste qu’on a tant aimé d’After Life à Une affaire de famille (Palme d’or 2018) en passant par Nos vœux secrets (I Wish) et Tel père, tel fils. Comme si, à 60 ans, après avoir élargi son horizon et s’être amusé avec les récits les plus alambiqués, il retrouvait le chemin d’un art plus ancré, en quête d’apaisement.
Rencontre: Hirokazu Kore-eda: «Mon travail consiste à faire croire»
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