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Source : LeTemps.ch  (il y a 6 mois)

Voir venir et prévenir le burn-out

Le mot peut sembler galvaudé mais le mal est bien réel. Comment savoir si l’on se trouve sur une pente glissante et comment agir en fonction? Des expertes nous répondent

Dix-sept pour cent de la population suisse affirment avoir déjà souffert de burn-out. Et un Suisse sur quatre estime être à risque: un sondage SSR réalisé par Gfs.bern et paru en octobre fait état de ces chiffres impressionnants.

Omniprésent dans l’espace médiatique et professionnel, le burn-out («se consumer», à l’instar d’une bougie) aussi connu sous l’appellation «syndrome d’épuisement professionnel», n’a de loin pas livré tous ses secrets. Ses causes sont multiples. «Il existe trois types de facteurs de risque, liste Catherine Vasey, psychologue et spécialiste du phénomène. L’un personnel, lorsqu’on est perfectionniste, avec une tendance a être trop engagé, à mettre de côté ses propres besoins. Même en changeant de travail, ce type de profil pourrait se trouver à nouveau en burn-out.»

Le deuxième facteur est, lui, lié aux conditions de travail, à l’entreprise elle-même, par exemple «la charge de travail, sa complexité, l’injustice ou encore un manque de reconnaissance.» Enfin, le burn-out est aussi lié à notre société, selon la psychologue, qui mentionne la sédentarité, au travail notamment. «Le corps bouge moins et nous avons ainsi moins d’opportunités de décharger notre tension.» Autre dimension sociétale: les nouvelles technologies. «Nous avons souvent une pression de répondre dans la minute à un e-mail par exemple. Si on n’y prend pas garde, le travail peut vite envahir la vie privée.» Une fois que l’on connaît ces diverses causes, qui peuvent évidemment s’accumuler, comment savoir si le burn-out nous guette? Réponses de Catherine Vasey et de Carole Wittmann, directrice de la Clinique du travail à Morges et spécialiste des risques psychosociaux.
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- **Entendre les alertes des autres** Le burn-out arrive plutôt silencieusement. Carole Wittmann souligne: «La préphase du burn-out est souvent caractérisée par du déni, parce qu’on est la tête dans le guidon.» Ainsi, des premiers signaux se font sentir, mais ne sont pas relevés. «Les tensions commencent à apparaître dans le corps, le travail occupe de plus en plus les pensées, cela se fait progressivement, prévient Catherine Vasey. Problème: notre norme change, c’est pernicieux, on s’adapte au fait de dormir moins bien, par exemple.» La première alerte vient donc souvent de l’entourage professionnel et personnel, qu’il faut alors écouter. «Les heures supplémentaires ne sont pas forcément un indicateur probant, insiste Carole Wittmann. Mais par exemple, si quelqu’un qui écrit toujours impeccablement se met à faire des erreurs ou si la qualité de son travail baisse plus globalement, cela peut être un indice. Tout comme des sautes d’humeur, une irritabilité au niveau professionnel et privé. Le travail devient alors le sujet principal à la maison et il n’y a plus d’énergie à disposition pour les proches: la personne ne vit plus, elle fonctionne.» - **Le différencier d’une «simple» fatigue** En cette fin d’année, la charge de travail est souvent importante et il n’est pas rare de tirer la langue. Fatigue ou burn-out? «Il faut voir depuis combien de temps dure la surcharge et le sentiment de saturation. On peut vivre avec un certain stress quelques mois, mais au-delà de six cela risque d’attenter à notre santé, indique Catherine Vasey. On est en zone à risque lorsque le stress est chronique, même si la durée sur laquelle on peut «tenir» dépend de chacun.» Lorsqu’on est simplement fatigué, juste avant ses vacances par exemple, on parvient par la suite à récupérer. «Le week-end, les vacances représentent une ressource, on est à nouveau vif d’esprit, disponible pour son entourage, note Carole Wittmann. En cas de burn-out, les ressources ne sont pas suffisantes pour «optimiser» le congé. Le sommeil est de mauvaise qualité, la personne n’est pas reposée lorsqu’elle se réveille.» On connaît souvent la phase la plus aiguë du burn-out: lorsque le travailleur ou la travailleuse, d’un jour à l’autre, n’arrive même plus à se lever de son lit. «Pour en arriver à ce stade qui représente un risque majeur avec des conséquences parfois très graves comme le suicide ou des problèmes cardiovasculaires, le corps doit être extrêmement épuisé depuis longtemps déjà», alerte Catherine Vasey. Deux stades principaux précèdent donc cette étape. D’abord, le déséquilibre: le travail prend beaucoup trop de place sur la durée, avec une entrée dans la «zone à risque du stress chronique». Vient ensuite l’entrée dans le syndrome. «Les symptômes en créent d’autres: on dort mal et comme on se réveille fatigué, on travaille davantage d’heures parce qu’on est moins efficace, et on s’épuise de plus en plus.»
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- **Tenter d’inverser la tendance** Lorsqu’on vit ces premières étapes, il s’agit, ce qui n’est évidemment pas simple, d’inverser la tendance. «Il faut se poser régulièrement la question de savoir comment on se sent vraiment, essayer de prendre plus de temps pour soi et d’éliminer le stress par des activités physiques, avance Carole Wittmann. Il faut aussi pouvoir aller au travail autrement: mettre davantage de limites, ne pas soutenir tout le monde, prendre de vraies pauses et pas un café devant l’ordinateur. Et trouver aussi des ressources dans le travail lui-même, avec une alternance entre des tâches plus lourdes et d’autres plus motivantes. Parler organisation avec son supérieur peut aussi aider, parce qu’avec une certaine perte de la réalité, tout peut sembler urgent.» Se focaliser sur les ressources, dans le privé mais aussi le professionnel, est important, approuve Catherine Vasey. Elle parle aussi de «récupération active»: «Prendre soin du corps, ça ne veut pas dire seulement se reposer. C’est aussi se défouler, aménager des mesures qui aident comme des horaires de sommeil réguliers. Il faut aussi couper complètement avec le travail quand on n’y est pas, essayer de se forcer à ne plus y penser.» Si le contexte de travail ne permet absolument pas de mettre en place ces garde-fous, les spécialistes s’accordent: mieux vaut quitter l’entreprise. - **Se faire accompagner** Il est dans certains cas possible, dans les premières phases du burn-out, d’agir seul en se renseignant bien, estiment les expertes, «même si c’est quand même toujours bien de consulter», précise Catherine Vasey. «On se tourne souvent vers un médecin généraliste, qui fournit si besoin un certificat médical, observe Carole Wittmann. Mais un accompagnement spécifique d’une personne formée à l’épuisement professionnel permet d’éviter un mauvais diagnostic et de savoir comment s’y prendre. Car une fois vraiment en burn-out, il est difficile de s’en sortir seul.»
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Vendredi 17 novembre 2023, 06h00 - LIRE LA SUITE
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