ANALYSE. Les conditions se sont (légèrement) détériorées cet automne sur le marché de l’emploi. Le déséquilibre entre l’offre et la demande reste problématique, notamment dans le numérique et la santé
En apparence, rien ne bouge. En décembre, 106 859 personnes étaient inscrites auprès d’un Office régional de placement en Suisse, soit 8848 de plus qu’un mois auparavant. De quoi faire remonter le taux de chômage de 2,1% à 2,3%, mais pas de provoquer une agitation particulière dans les chaumières. Même si en respectant les critères de l’Organisation internationale du travail, le bilan est un peu moins rose – 4,2% au troisième trimestre selon les derniers chiffres à disposition –, jamais la Suisse n’a connu des niveaux de chômage si bas depuis trente ans.
Pourtant, les milieux économiques commencent à parler de «récession» lorsqu’il s’agit de qualifier le fléchissement conjoncturel que l’industrie suisse est en train d’endurer. Déjà mise à mal par l’impact des rapides hausses de taux d’intérêt en Europe et aux Etats-Unis, elle a dû faire face en deuxième partie d’année à une tout aussi rapide appréciation du franc dont elle se serait volontiers passée. Comme l’a rappelé mardi le cabinet Von Rundstedt dans son baromètre de l’emploi 2023, les restructurations ont augmenté l’an dernier. Des annonces vite oubliées dans un marché de l’emploi marqué par une forte pénurie de «talents».
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