Sévèrement touchée par la crise du quartz, l’horlogerie française aimerait retrouver sa place sur la scène mondiale. Certaines marques tentent de reprendre en main la fabrication, à l’image de la franc-comtoise Yema
A une dizaine de kilomètres de la frontière suisse, à Morteau, les locaux sont à l’image de la marque, encore en rénovation. Mais que ce soit dans les bureaux ou dans les ateliers, chez Yema, le plus gros du travail a déjà été accompli. La marque française fête cette année ses 75 ans, et malgré son âge, elle se démène pour réintégrer la cour des grands. En un an, la maison fondée en 1948 à Besançon a dévoilé trois nouveaux calibres présentés sous l’appellation «Manufacture». Un terme qui désigne traditionnellement une maison horlogère capable de maîtriser en interne l’ensemble de la chaîne de production de ses montres.
Yema symbolise une horlogerie française qui ne veut plus se contenter d’emboîter des mouvements suisses ou asiatiques. Une volonté soutenue par le gouvernement français. En novembre 2022, celui-ci a inscrit la montre parmi les cinq objets du quotidien dont la réindustrialisation doit être soutenue. Mais certaines marques n’ont pas attendu les deniers publics. Depuis quelques années, elles cherchent à relancer la production de mouvements et de montres, pas pour concurrencer la Suisse, mais pour répondre à une demande croissante de produits fabriqués sur le territoire national. Actuellement, les marques hexagonales ne représentent que 2% des montres vendues en France.
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