Le négociant basé à Genève a longtemps disposé d’un quasi-monopole sur les produits pétroliers dans l’ancienne colonie portugaise. Le parquet fédéral a détecté des pots-de-vin qui impliqueraient le groupe et trois individus
Un pays réputé corrompu, l’Angola, un secteur risqué, le pétrole, et une firme spécialisée dans le négoce de matières premières, Trafigura: ce sont les ingrédients qui composent le procès qui se tiendra au Tribunal pénal fédéral. Mercredi, le Ministère public de la Confédération (MPC) a rendu un acte d‘accusation à la suite d'une enquête menée secrètement pendant trois ans, une durée étonnamment courte pour ce genre d’affaires. Pour la première fois lors d’un procès public, la justice suisse se penchera sur la responsabilité pénale d’une entreprise en matière de corruption. Le parquet fédéral a retracé des paiements qu’il estime corruptifs à hauteur de 4,3 millions d’euros, via une banque genevoise, ainsi que 604 000 dollars en liquide.
Présumés innocents, trois prévenus seront convoqués à Bellinzone: l’ancien patron d’une filiale de la compagnie pétrolière nationale angolaise, Sonangol Distribuidora, chargée de la commercialisation de produits pétroliers; un ancien employé et intermédiaire de Trafigura qui aurait effectué ces paiements; et enfin, Mike Wainwright, ancien numéro deux du groupe, qui aurait octroyé une partie de ces avantages indus.
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