
Le futur ex-président de la BNS s’est fait une spécialité de ne pas dévoiler ses intentions, au gré d’une communication pour le moins opaque. Avec des réussites et quelques couacs
Pour sa dernière décision sur les taux d’intérêt en tant que président de la Banque nationale suisse (BNS), Thomas Jordan n’a, pour une fois, pas pris les marchés par surprise. La baisse de 25 points de base annoncée ce jeudi, qui porte le taux de référence à 1%, était largement attendue. Contrairement à plusieurs décisions marquantes de son mandat, qui aura duré près de treize ans: l’introduction de taux d’intérêt négatifs en décembre 2014, la fin du taux plancher en janvier 2015 et la baisse des taux entamée en mars dernier. Ceux qui ont perdu des fortunes avec la fin du taux plancher ne le pardonneront probablement jamais à Thomas Jordan. Les autres louent plutôt sa mission à la tête de la BNS, son style de (non-)communication revenant souvent dans la discussion.
Thomas Jordan a accédé à la présidence en janvier 2012, un peu plus tôt que prévu, à la suite de la démission précipitée de Philipp Hildebrand empêtré dans une affaire de délit d’initié présumé en faveur de son épouse de l’époque. Comme son prédécesseur, le Biennois de 61 ans a pesé lourd dans les décisions de la BNS. Selon des rumeurs probablement un peu caricaturales, Jordan décidait et les deux autres membres de la direction générale acquiesçaient. Au minimum, les débats en interne n’étaient apparemment pas encouragés au sommet de la BNS.
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