Sauvée de la noyade en 2008 par l’argent du contribuable belge (trois milliards d’euros), le groupe
DEXIA a pourtant poursuivi son activité de création d’offshore à gogo via sa filiale luxembourgeoise Experta, permettant ainsi à de nombreux contribuables d’éluder l’impôt en Belgique. Experta, filiale de la Banque internationale à Luxembourg (BIL), elle-même filiale du groupe
DEXIA de 1996 à 2011, est en effet la championne toute catégorie des Panama Papers, avec plus de 1.600 offshore créées via le cabinet panaméen Mossack Fonseca.
Et ce dimanche, notre confrère du Tijd
dévoile que l’Inspection spéciale des impôts (ISI) savait au moins depuis 2009 que la BIL logeait parfois des comptes non déclarés au fisc belge. En juin 2009, la section gantoise de l’ISI a en effet démasqué un contribuable belge ayant dissimulé son compte à la BIL derrière une société panaméenne, du nom de Kestrel Overseas Ltd. Une société dont le nom n’apparaît pas dans la base de données des Panama Papers, et qui a sans doute été créée par un autre agent que Mossack Fonseca.
Après cette découverte, le directeur régional de l’ISI à Gand, Karel Anthonissen, aurait signalé ce cas à sa hiérarchie, ainsi qu’au gendarme bancaire (à l’époque, la CBFA). Si le gendarme semble avoir pris contact avec les
GANTOIS pour accorder une suite à ce dossier, la section fédérale de l’ISI n’aurait absolument pas embrayé.