
Le concept, issu du marketing, mérite cependant d’être pris au sérieux par les entreprises suisses
Avez-vous déjà entendu parler de «marque employeur»? Le concept, très connu dans le milieu des ressources humaines, peut faire lever les sourcils de celles et ceux qui en seraient plus éloignés. Il s’agit tout simplement de l’image qu’une entreprise renvoie à ses employés et candidats potentiels. Elle inclut donc, par extension, des efforts de marketing et de communication.
Jargon «corporate» qui ne mérite pas que l’on y attarde? En réalité, si: alors que le personnel manque durablement dans de nombreux secteurs et que la question de l’épanouissement au travail est toujours davantage considérée, la marque employeur revêt une fonction d’une importance croissante. D’où le choix du Temps de consacrer une série d’articles à cette thématique, notamment en croisant les regards de la DRH de Nestlé et de celle de la PME Harsch sur ces questions, en suivant les collaboratrices et collaborateurs d’un EMS qui innove en la matière ou encore en s’intéressant aux liens paradoxaux entre flexibilité et marque employeur.
Conditions de travail, management, perspectives
Mais sur le terrain de la marque employeur, le marketing et la communication ne doivent jamais être une vitrine qui cache une réalité moins reluisante, comme nous le rappellent notamment deux chroniqueurs qui ont aussi écrit sur cette thématique pour Le Temps.
Ainsi, comme il serait absurde en 2025 d’ignorer le poids de la réputation d’une entreprise sur son attractivité en tant qu’employeur, c’est bien un travail de fond qui doit être mené. Conditions de travail, management, perspectives: ce sont ces bases qu’il convient d’assainir pour assurer le bien-être des collaboratrices et collaborateurs, et la performance de l’entreprise. De quoi avoir naturellement des effets en matière de réputation. De telles actions doivent précéder, voire remplacer, des campagnes marketing et autres posts sur les réseaux sociaux qui, même s’ils peuvent représenter des outils utiles à la visibilité, seront contre-productifs s’ils ne collent pas à la réalité de l’entreprise.
Pour que la marque employeur dépasse le statut de concept marketing et soit prise au sérieux, car elle mérite de l’être, c’est ainsi sur le fond qu’elle doit être traitée. Un principe qui, au-delà de la seule marque employeur, devrait être plus souvent suivi par les entreprises, qui trop souvent investissent dans la façade plutôt que d’assurer de robustes fondations.