
CHRONIQUE. Le diagnostic sans concession de l’ancien président de la BCE sur le manque de compétitivité dans l’UE a été acclamé, il y a un an. Mais il n’a été suivi d’aucun effet, note notre chroniqueur; car les perdants de demain sont les puissants d’aujourd’hui
Il y a un an, Mario Draghi, l’ancien président de la BCE et ex-premier ministre de l’Italie, remettait à Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, un rapport qu’elle lui avait commandé. La spectaculaire mise en scène de cette cérémonie était sans doute destinée à signaler que le rapport serait désormais la bible de la Commission. Un an plus tard, le rapport semble encalminé.
Loin de l’autosatisfaction habituellement de rigueur à Bruxelles, le rapport constatait la piètre performance européenne au cours des deux décennies passées. La croissance avait été médiocre, loin derrière celle des Etats-Unis. Rares étaient les entreprises européennes qui figuraient au palmarès des principales innovations technologiques, que ce soit dans l’intelligence artificielle, la biologie, le photovoltaïque ou les véhicules électriques. La dépendance énergétique à l’égard de la Russie était apparue comme une erreur stratégique majeure après l’invasion de l’Ukraine, qui révélait aussi une grave faiblesse en matière de défense. Le mépris manifesté par Donald Trump vis-à-vis des alliés historiques était sur le point d’enfoncer le clou. Tout ceci était décrit sans concession et avec précision.
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