Plus de la moitié des directeurs financiers interrogés dans le cadre d’une enquête du cabinet Deloitte Suisse s’attendent à une évolution positive de l’économie suisse mais anticipent des réductions d’effectifs
Les sociétés suisses se disent globalement optimistes quant à leurs perspectives économiques ces prochains mois, malgré les tensions géopolitiques et la faiblesse conjoncturelle au niveau international. Mais elles sont prudentes en matière d’emploi, anticipant des réductions d’effectifs.
Parmi les 121 directeurs financiers interrogés par le cabinet d’audit et de conseil Deloitte Suisse, plus de la moitié (53%) s’attend à une évolution «positive» de l’économie suisse ces 12 prochains mois. Ils sont autant à prévoir une tendance similaire pour l’important marché américain.
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Leur approche est par contre beaucoup plus nuancée pour l’Allemagne et la Chine, où les responsables tablent à respectivement 59% et 43% sur un développement conjoncturel «négatif», selon le sondage publié mercredi.
### Inquiétudes sur l’Allemagne
L’activité économique allemande a certes recommencé à croître au premier trimestre, avec une progression du produit intérieur brut (PIB) de 0,2%, après un recul en fin d’année dernière et sur l’ensemble de 2023, selon des chiffres officiels publiés mardi. Le rebond pour cette année s’annonce néanmoins très faible. Berlin ayant récemment légèrement relevé sa prévision de croissance pour l’année en cours, qu’il a portée de 0,2 à 0,3%.
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«Si les prévisions économiques négatives pour l’Allemagne se confirment, les exportations suisses devront se réorienter sur d’autres marchés», a estimé Alexandre Buga, associé responsable Suisse romande de Deloitte.
Concernant la santé des entreprises helvétiques, la moitié des personnes interrogées estiment que l’évolution de la situation de leur entreprise sera favorable sur les 12 prochains mois. Ils sont 63% à tabler sur une hausse du chiffre d’affaires et 39% à anticiper une augmentation des marges.
### Personnel qualifié rare
Malgré ces perspectives réjouissantes, 27% des responsables financiers estiment que leurs effectifs vont baisser pendant l’année à venir, en raison de licenciements ou de postes devenus vacants n’étant pas repourvus.
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Ces perspectives sont vraisemblablement dues au fait que les firmes «ne pensent pas trouver le personnel qualifié qu’elles recherchent dans un délai raisonnable». Les sociétés misant aussi de plus en plus sur l’intelligence artificielle et l’automatisation, «leur capacité d’embauche est revue à la baisse et les effectifs tendent à diminuer».
Pour l’année en cours et la suivante, le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) table sur un PIB en hausse de respectivement 1,5 et 1,3%. Le taux de chômage est quant à lui attendu à 2,3% en 2024 et 2,5% en 2025.